Satanée ville de merde… En plus de faire exploser ma bagnole, il fallait avouer que notre chambre n’avait rien d’un luxe, Kathryn s’était mise à hurler en pleine nuit par un bruit de rat, et elle m’avais forcé à le chercher toute la nuit, sinon elle serait incapable de se rendormir. Ce qui voulait dire que je ne dormirais pas également. Alors j’avais pourchassé ce fichu rat et j’avais finis par le tuer. Il devait être cinq heures du matin. Ce qui veut dire que je n’ai pas réellement dormit. Vous savez, je ne suis pas l’homme le plus diplomate d’ordinaire. Mais avec ce genre de nuit comme je viens de la passer, je suis un véritable idiot. Je suis venu dans cette ville pour enquêter sur les évènements étranges qui s’y passent, mais jamais je n’aurais cru que ma voiture se ferait exploser, et que je serais coincé ici. Aucun cellulaire ne fonctionne, et visiblement personne ne semble éprouver l’envie de nous laisser utiliser leurs téléphones. Je dois voir quelqu’un, il y a bien des hauts placés dans cette fichue ville, non? Je fais comprendre à l’écrivaine que je vais revenir un peu plus tard. Je crois qu’elle s’en fiche de toute façon. Quel caractère de merde d’abord, c’est grave! Je sors finalement de cet endroit dégoutant et je commence à explorer un peu la ville. Il m’a semblé qu’en arrivant en voiture j’avais croisé la mairie, il devait donc y avoir un maire. Je ne savais pas si je devais me rendre à la police, ou directement chez le maire?
Mon premier choix fut la police, mais en entrant là-bas, j’eus une drôle d’impression. Tout semblait vide, ou dirigé par des hommes étranges. Du moins, ils ne semblaient pas disposés à régler mes problèmes. Je n’avais pas exactement envi de leur avouer que j’avais été flic, je savais qu’un policier dans une autre ville, surtout un endroit comme celui-ci, ne serait pas forcément bien accueillit, et au départ je voulais simplement mener ma petite enquête comme un touriste aurait pu le faire. Mon deuxième choix était la mairie. Je m’y rendis et je m’y sentis plus à l’aise. Une jeune femme m’accompagna dans une petite pièce fermée et me dit d’attendre, que le maire viendrait rapidement me rencontrer. Tient, au moins cela avait le mérite d’être clair. Je n’avais qu’une mauvaise impression. Elle venait de verrouiller la porte ou non? Enfin, je ne comptais pas partir maintenant, mais c’était tout de même plutôt étrange.
Je pris le temps d’observer autour de moi. Ce n’était pas un endroit effrayant, du moins il ne me semblait pas. Comparé aux autres bâtiments de la ville. Ce qui m’énervait, c’était mon arme déchargée. Je l’avais toujours sur moi, elle avait au moins le mérite d’être inquiétante lorsque je la balançais sous le nez de quelqu’un. Mais mes chargeurs étaient restés dans ma voiture. Et vous savez, il ne reste plus grand-chose de ma bagnole à l’heure qu’il est.
Tant pis, rien ne me laissais croire jusqu’à présent que j’aurais eu besoin de m’en servir… Après tout, ce n’était certainement que des gamins qui avaient sabotés nos voitures. Visiblement il n’y avait pas tellement de divertissement autre qu’emmerder les touristes pour les gamins de cette ville. Je comprenais en un certain sens. Mais bordel, je ne comptais pas passer ma vie ici, alors j’avais besoin d’une voiture pour repartir, je n’avais croisé aucun garage, aucun endroit pour me procurer une auto, si au moins je pouvais téléphoner tout d’abord. Mais avant de faire la moindre demande, j’étais tout de même d’humeur massacrante. Il arrive quand ce foutu maire?
La porte s’ouvre finalement, et je me redresse d’un bond. Je ne perds pas de temps avant de l’agresser verbalement. Après tout je ne suis pas réellement satisfait de mon séjour jusqu’à présent?
« C’est quoi cette ville pourrîtes dites-moi?? L’on fait exploser ma voiture! Les gens ne répondent pas, aucun service, aucun réseau, pas le moindre téléphone! C’est vous qui allez payer pour ma bagnole peut-être?? » m’exclamais-je furieusement, sans lui laisser l’occasion d’ajouter un mot. Je poursuivis rapidement :
« Le seul endroit pour dormir est un motel minable remplis de rat!! J’espère que vous avez mieux à nous proposer tout de même!! »
Moi je l’imaginais bien se fondre en excuse et nous offrir bien mieux que ce que nous avions déjà. Je ne comptais pas repartir maintenant, mais jouer le touriste enragé m’amusais bien. Et puis, si je pouvais rendre mon séjour plus agréable, il fallait parfois se montrer un peu idiot. Ce n’était pas exactement mon style d’agir ainsi …
Je crois les bras, attendant la réaction du maire. Tout de même fier de ma prestation. Je ne suis pas un grand acteur mais lorsqu’il est temps de jouer les frustrés, je suis assez bon, et j’ai une grande gueule.