Brume [libre]

(note: le message est au il, mais si vous préférez le je, je vais m'adapter!)

Le ciel tournait au vert. Dans son coin, les oursons en peluche dînaient. Dans un autre, les vêtements propres étaient éparpillés à côté d'un lit désert. Hayden avait dormi chez Brandon cette nuit-là. Enfin, dormi, disons que ce fut bien moins reposant. Hayden avait pensé à son lendemain toute la nuit. Brandon avait bien tenté de lui changer les idées, mais rien ne voulait sortir de la tête de la jeune étudiante.

Hayden ne prit rien pour commencer sa journée. Elle se brossa les dents puis partie le ventre vide vers cette nouvelle aventure. Brandon venait avec elle, il voulait bien l'accompagner un peu.

Le soleil se levait à l'horizon. Dans cette scène de fin de film, Hayden se blottit contre Brandon, lui murmurant qu'elle appréciait beaucoup son geste.

Ils arrivèrent à un pont qui franchissait un minuscule ruisseau. À pied, on pouvait le sauter facilement, mais la voiture de Brandon n'étant pas dottée de genous, ça allait être un peu difficile. Le pont, quant à lui, avait pourri sur place. De toute évidence, le chemin qu'ils avaient trouvés sur internet était le plus court, mais aussi le plus louche.

Hayden proposa de faire volte face et de prendre le deuxième embranchement vers la droite. Brandon proposa de suivre le bords du ruisseau: peut-être y avait-il un autre pont pas très loin. Comme les deux idées revenaient à peu près au même point, ils débatirent leurs points avec une partie de roche-papier-ciseau. Brandon gagna avec des ciseaux et le jeune couple sortit de la voiture pour chercher à pied un nouveau pont. Brandon proposa qu'ils se séparent: un part d'un côté et l'autre de l'autre et on se retrouve dans deux minutes. Hayden n'aimait pas beaucoup ça: l'extérieur était particulièrement brumeux. D'ailleurs, quelques minutes plus tôt, il n'y avait aucune brume. Hayden sourit: un phénomène étrange, yé! Et avant même que Brandon eut le temps de proposer qu'ils partent ensemble, Hayden était déjà partie de son côté, les yeux scrutant la blancheur de l'environnement. Elle était déjà à perte de vue.

Dix pas plus tard, Hayden s'arrêta. Elle se retourna: la voiture avait disparu. En regardant le sol, elle remarqua qu'elle ne pouvait voir qu'à quelques mètres devant elle. Hayden continua à marcher. Dans deux minutes, elle allait rebrousser chemin, c'était évident. Et en longeant le ruisseau, elle ne pouvait pas se perdre. Le ruisseau? Mais où était-il? Hayden sursauta. quelques secondes plus tôt à peine, elle le voyait très bien et là: disparru. Plus étrange encore: elle ne l'entendait même pas couler. Hayden garda son sang froid.

-Brandon?

Elle n'avait pas marché plus de dix ou douze mètres, il ne pouvait pas être bien loin. Elle passa du cri au hurlement.

-BRANDON!!!

Toujours rien. Soudainement, Hayden eut un pincement au coeur. Elle avait l'impression d'être dans un labyrinthe. La seule différence, c'est que c'est facile de sortir d'un labyrinthe si on suit le mur de gauche jusqu'au bout, mais quand il n'y a pas de mur et qu'on ne sait pas où serait le seul indice, c'est un peu plus difficile.

-Brandon, répond-moi! C'est pas drôle!

Je déambulais, comme toujours aux alentours peut invitants de cette ville qui partage la même caractéristique. Le brouillard était épais aujourd’hui, plus épais qu’à l’habitude. C’était comme si le brouillard voulait étouffé la ville en son centre, la privé de souffle, de vie, de la moindre étincelle d’espoir. Les lumières de la ville rayonnaient avec difficulté au loin. Les rayons lumineux avaient bien de la difficulté à se frayer un chemin dans le brouillard. Il y avait quelques choses de bizarre, de douteux avec ce brouillard. Au fur et à mesure que j’avançais, il semblait s’empresser d’occuper l’espace que je laissais libre en avançant. Je n’aimais pas ça. De plus, on aurait dit que quelqu’un m’observait, au loin, bien cacher, riant de mes moindres gestes et attendant le bon moment pour me pourfendre. Non, je n’aimais vraiment pas cette situation.

Je commençais à avancer plus vite, marchand à une bonne cadence, assez pour distancer un humain du moins. Bien que je n’ai rien a craindre d’un humain, cela me donne toujours une petite longueur d’avance et une marge de manœuvre raisonnable.

Je ne m’étais jamais rendu compte à quel point la solitude m’était rendue insupportable. Cela doit être à cause de mes nombreuses années dans cette pièce, seul avec ce que je pensais être moi. Le fait de n’avoir personne en vue, pour m’apercevoir ou même juste me ressentir me faisait flipper. Si il m’arrivait quelques choses, personnes ne pourrait m’aider. Bien que le fait que je sois un vampire m’ait donné des pouvoirs impressionnants, ils ne me rendaient pas invincible. Oui, je possède une très grande force dans les jambes mais je ne suis pas encore très bon pour l’utiliser de manière efficace. C’est dans des moments comme ceux-ci que je me demande pourquoi je n’ai pas eu le pouvoir de voler au d’être super fort. Que de talents inutiles en moi. Il me restait toujours le choix de courir pour trouver un endroit sécuritaire, mais la durée de ma course est limitée.

«Je vais juste continuer à marcher et faire demi-tour bientôt», pensais-je.

Au son de ces paroles imaginaires dans ma tête, je mis le pied dans une petite étendue d’eau peut profonde. Le courant était quand même élevé et l’eau froide me fouettait la cheville comme si l’on me lançait des glaçons sur celle-ci. J’entendis un bruit que je prit quelques instants pour le ruissèlement de l’eau mais je me rendis compte par la suite qu’il s’agissait d’une vois humaine. Une vois empli de détresse et d’inquiétude. La voie, ou plutôt l’humaine, car oui, c’était une voie féminine, semblait s’affoler. Je la comprenais, au milieu de toute cette brume, chaque chose deviens incertaine, même votre survis. Ce fût plus fort que moi, mes jambes me propulsèrent dans les airs et j’atterri quelques mettre plus loin sur le sol. Je m’élançai alors, le plus rapidement possible vers cette vois qui m’appelait sans m’appeler. Je devais essayer de la rassurer, de la sauver s’il y avait lieu. Dans ma course, quelque chose me grafigna la joue et me fit saigner. Il faut dire que j’ai toujours eu une peau très sensible. Cette fois, j’en était sur, quelque chose rodait. C’était une branche qui m’avait atteint au visage. J’étais proche de la forêt. Ce n’était pas très prudent pour la voie d’être là. Je pressais le pas pour arriver le plus tôt possible. La voie se fît plus clair et plus forte. Je me rapprochais. Enfin.

Brandon.
Elle scandait ce nom dans le brouillard. Elle semblait être très attaché à ce nom et à la personne à qui il appartenait. La voie se fît encore plus forte. BRANDON.
Elle était paniquée. J’arrivais près d’elle mais j’étais à bout de force. Mes jambes ne pouvaient plus tenir le coup.

Soudain, dans la nuit grise qu’était le brouillard, je vis ses cheveux. Elle se retourna vers moi, scandant toujours son nom. Au même moment, je sursautait, perdis l’équilibre, eux une faiblesse au genoux droits, m’affaissais sur le sol et me cogna la tête sur quelque chose de dur, une roche peut-être, ou un os. Moi qui voulais la rassurer, ma tentative n’était certes pas fructueuse.

- Salut, ça va? Demandais-je d’une voie qui aurais pu avoir plus d’assurance.

Brandon ne répondait pas. Brandon répondait toujours, pourtant. Il savait à quel point je n'aimais pas ce genre de situation, cette sensation d'être aveugle et d'être complètement impuissante. Brandon ne m'aurait pas fait peur pour son simple plaisir: il préférait les réactions des autres. Il faut dire qu'il a appris avec moi. Donc, si Brandon ne répondait pas, c'était qu'il était dans l'impossibilité de répondre. Il était trop loin? Oui, peut-être était-il parti de son côté. Peut-être était-il bailloné? Non, qui aurait pu faire une chose pareille, surtout dans la brume... Enfin, on ne sait jamais!

Je me retournai et mon coeur s'arrêta. Je n'avais pas peur, j'étais morte de peur. Un homme, là, devant moi, me fixait et avançait vers moi d'un air décidé. Enfin, d'un air n'importe quoi, je n'avais pas vraiment eu le temps de voir son expression parce qu'il s'effondra lourdement par terre. Je sentis mon coeur repartir.

-Euh... vous... z'allez bien monsieur?

Les sourcils haussés, la crainte évanouie, je ne pouvais pas avoir peur d'un homme qui se plantait dans le sol et tombait d'un rien. En plus, comme il me regarda, je ne pus pas avoir peur de lui. Il avait l'air très gentil. D'ailleurs, il commença par me demander comment j'allais avant de se relever. Je lui tendis la main.

-Oui, merci, je vais très bien!

Dis-je avec beaucoup trop d'adrénaline dans le corps pour avoir l'air un peu crédible. J'avais l'impression de crier quand je lui parlais, comme si mon ventre était incapable de se détendre. Il y avait de quoi avoir peur aussi: un homme étrangement sympathique qui marche tout seul dans une sorte de champs abandonné brumeux... Enfin, peut-être n'était-il pas seul. Et avec un peu de chance, il ne voyait même pas la brume. Oui, peut-être était-il une créature du village étrange et il avait des pouvoirs comme voir dans la brume et danser sous les étoiles... Il y avait des moments comme ceux-ci où mon cerveau faisait tout pour dédramatiser afin que je ne devienne pas complètement folle.

-Mais vous saignez!

Et ce devint soudainement le plus malheureux évennement du monde. Quelques goutes de sang sur une joue humaine et hop! Les guerres, les famines, les sécheresses, rien n'égalait une telle tristesse. Mais quand même, je me retins de faire un truc stupide. Juste de l'avoir remarqué, d'ailleurs, me semblait très stupide. Mais comme ma curiosité l'emportait souvent sur mes bonnes manières, je ne fis qu'éviter d'empirer la situation.

La jeune femme m’aida à me relever. Le sang coulait sur ma joue. Le ruisseau ne coulait plus, du moins, je n’entendais plus le son éternel et continue de l’eau ruisselant contre les côtés terreux du petit fossé. La femme me regardait avec une telle intensité que cela me faisait quasiment peur. Lorsqu’elle prononça les mots «oui merci, je vais très bien», ses veines de cou semblaient sur le point d’exploser. Elle se voulait peut-être rassurante, mais elle me paraissait légèrement louche avec ce ton et se taux de stress vraiment trop hors norme, et ce même si nous nous trouvions en pleine brume, loin de la civilisation et que nous venions de faire irruption dans la vie l’un de l’autre d’une façon plutôt impromptue.

Le sang coula jusqu’à ma bouche. Le sang, celui d’une autre personne ou bien le mien. Étais-ce le mieux u qu’il coulait dans mes veines ou étais-ce encore celui de l’être à qui je l’avais extirper. Bien que je sois bon, je ne peux m’empêcher de prendre le sang, parfois la vie, de quelqu’un pour prolonger la mienne. Le goût du sang réveilla en moi ma soif, ma faim. Je senti mes pupilles se dilater en changer de couleur. Je devais me contrôler. Je devais.

-Merci, je vais bien… dis-je d’une fois beaucoup trop avide pour la situation.

Je me rendis compte de mon erreur et tentât de désamorcer le tout par un sourire. Sourire qui n’eu pas autant d’effet que voulu. Je souhaitais qu’elle n’a pas vu mes canines proéminant. Elles avaient tendance à moins paraître dans l’obscurité. Je ne sais pas pourquoi j’ai constaté cela. Ça faisait surement partie de mes trips de vie obscurs.

-Je suis désolé de faire intrusions comme cela au milieu de la brume, mais j’ai entendu vos appels. Je ne sais pas où est ce Brandon, mais vous ne devriez pas rester prêt de la forêt. Elle peut-être… comment dire, dangereuse pour les jeunes filles.

Je tendis le bras derrière son dos pour l’inviter à avancé en direction de la ville.

-Venez, la ville est dans cette direction. Nous y serons plus en sécurité. Il y a des lumières au moins. Vous pourrez voir mon visage et voir que je ne vous veux aucun bien.

L'homme se releva. Quand il prit ma main, j'eus l'impression qu'il aspirait toute mon énergie par sa simple main froide. À part le regard, ce fut le premier contact physique que j'eus avec lui. Dans ma tête, je vis tous les articles de journaux que j'avais lus sur des pédophiles qui attiraient leurs victimes avec actions gentilles ou un regard sympathique. Euh... c'est moi ou son regard avait soudainement changé?

Il me montra une direction quelconque. Pour moi, il aurait pointé vers n'importe où, ç'aurait été la même chose. Je n'avais même aucune idée où était la voiture à présent, le ruisseau, Brandon... Il parla d'une ville. Ah! Enfin: la ville. J'allais la voir. Ça m'intéressait beaucoup. Et même plus que de me faire violer par un sympathique acrobate. Il me parla de lumières puis annonça quelque chose qui me glaça le sang. "Vous pourrez voir mon visage et voir que je ne vous veux aucun bien." J'avais bien entendu? Il ne me voulait aucun BIEN?? Ce fut à peu près à ce moment que je regrettai de n'avoir fait aucun testament avant de partir. Je pris une grande respiration, souriai un peu tristement, puis passai à ses côtés pour se rendre vers la ville. Avais-je fait une erreur? Reverrais-je Brandon? (Avais-je fermé le four avant de partir? Je n'avais pas déjeuné, alors il n'y avait aucune chance que je l'aie oublié...)

-Vous connaissez bien cette ville? J'ai entendu dire que c'était un endroit très intéressant.

En lui parlant ainsi, j'en apprenais plus sur lui. S'il m'arrivait d'entendre sa voix dans le futur, j'allais pouvoir la reconnaître. C'était un vieux truc que j'avais appris des milliers de séries policières que j'avais vues pour me préparer à ce voyage.

J'avais fait plein de choses pour me préparer au voyage. Dailleurs, j'avais oublié mes valises dans l'appartement de Brandon. Du coup, intérieurement, j'espérais tomber sur une ville tout ce qu'il y a de plus normale. Je n'avais pas envie de me promener avec les même vêtements toute la vie. D'un autre côté, ce n'était pas parce que la mort et la disparrition reignait sur une ville fantôme qu'il n'y avait aucune raison de croire qu'il y avait peut-être, dans le meilleur des mondes, un magasin de vêtements. Je perdis soudainement espoir.

Nombre de messages : 3 Race : Vampire Date d'inscription : 05/02/2009

J’observais les actions de cette petite humaine et de cet ignorant depuis un moment déjà. Oh … Je n’avais pas envi de me faire un nouvel esclave… J’avais déjà bien assez pour me satisfaire. De merveilleux esclaves parfaitement dociles. Je n’allais pas m’encombrer de nouveaux jouets pour le moment. Mais il y avait bien des choses que je pouvais faire encore. Le mot magique? Me divertir, m’amuser. J’adorais soumettre ses idiots, ils sont tellement émotifs. D’ailleurs, je suis persuadé que la petite chienne ici présente n’aimera certainement pas apprendre qu’elle devra jouer à cache-cache retrouvons le copain disparu. Cela n’a pas échappé à mon œil expert. Cette petite idiote chialera pour retrouver son amoureux, ils réagissent tous ainsi. Et le caïnite qui l’accompagne, pas plus intéressant qu’un de ses vulgaires chiens d’humain. Gentil visiblement, je repère leur odeur à des kms à la ronde. Il ne mérite pas davantage de considération venant de ma part.

Il l’avertit que la forêt est dangereuse. J’étouffe péniblement un ricanement sadique. La foret, dangereuse? Allons mon cher, il n’y a que moi après tout. Du moins, pour le moment. Cet imbécile ne pourra rien contre moi. Alors il a bien raison de dire que la foret est dangereuse. J’y suis dissimulé, j’attends le moment propice pour sortir, pour dévoilée à l’humaine qui nous sommes réellement, puisque l’incapable ne sera probablement pas celui qui se chargera de son délicieux nectar de vie. Leur discutions commence à m’ennuyer, je sais alors que c’est le moment d’agir. Je sors de ma cachette parfaite, personne ne m’a entendu, personne ne me vois toujours. Je suis derrière eux et soudainement je m’empare de l’humaine. Je serre cruellement son cou, et je l’attire rapidement un peu plus loin, désirant éviter les représailles de ce que l’on ne pouvait pas exactement appeler un vampire. Vu la honte qu’il jetait sur nous en agissant de cette manière.

« Jolie poupée … Ton nouvel ami ne t’a pas tout expliqué, laisse moi te faire comprendre à ma façon… » Dis-je d’une voix doucereuse à son oreille. Sans plus de cérémonie, j’enfonce mes crocs dans son cou, sans délicatesse, lui causant une horrible douleur. Je me délecte durant quelques secondes de son sang puis j’arrête rapidement, la sentant devenir un peu plus faible dans mes bras.

« Autre chose … Si tu veux revoir ton copain. Je te conseille de te prendre au jeu et d’agir en bonne touriste … et comme tout touriste qui se doit d’être agréable, tu vas passer un peu de temps dans notre ville, n’est-ce pas chérie? »

Un rire s’échappe de ma bouche et je reprends quelques gouttes de ce jus rouge si alléchant. Je l’abandonne ensuite sur le sol et j’agrippe notre ami le bon vampire. De ma force impressionnante je l’attire vers elle et je le jette à genou, son corps près du sien. J’appuis sur sa tête, collant ainsi son nez dans le sang qui coulait légèrement du cou de la jeune femme. Je détestais ses bons vampires, ses êtres qui se disaient gentils. Mais ce n’était pas ce soir que je mettrais fin à sa vie. Non, je préférais largement m’amuser, me divertir de ses petites vies insignifiantes. Hmmm j’adorais réellement cette ville, où tous les jeux étaient permis.

« Hey mon gars, c’est pas l’odeur d’un rat ça n’est-ce pas? Lorsqu’elle reprendra conscience, explique lui ce que nous sommes, je doute qu’elle soit assez intelligente pour comprendre… Oh, et dernière chose, qu’elle ne retourne plus à son horrible bagnole. Des copains à moi s’en sont déjà chargés… »

Je bouge un peu sa tête, glissant le visage dans son sang. Ce serait difficile de résister, n’est-ce pas mon pauvre gus?

Et c’est ainsi, qu’aussi rapidement que je suis apparu, je retourne dans la forêt. De nouveau introuvable et invisible. Attendant la prochaine victime de mon jeu dangereux et macabre. Pardonne-moi petite chose, mais tu ne quitteras jamais Desteria. Mais tu finiras certainement par recouvrer ton copain, et je me ferais un plaisir de me mêler de vos histoires d’amour à l’eau de rose…Héhé

L'homme n'eut même pas le temps de répondre que je fus empoignée fortement et traînée plus loin. Qui que ce soit, cette personne était très forte. Sa main sur mon cou, j'arrivais à peine à respirer. L'on m'accota sur un arbre et mon dos produisit un bruit étrange. J'ouvrit les yeux: l'étrange personnage de tout à l'heure avait disparu et un autre homme qui semblait sadique me regardait avidement. Non seulement il se permit de reluquer mon âme à travers mon regard, mais il me parla si froidement que si j'avais pu, je me serais roulée en boule dans un coin. Malheureusement, il me serrait tellement fort que ce fut juste si je ne m'étais pas évanouie par manque d'air.

Il me confirma mes doutes sur l'autre homme: il n'était pas normal. Et avant que je n'eusse le temps de déduire autre chose de son discours étranglant, il perça mon cou de ses dents pointues. J'eus l'impression d'être aspirée vers lui, comme s'il humait mon corps dans sa gorge. Mes mains collées contre son torse pour le pousser loin perdaient de leur force. Je respirais difficilement, même s'il avait arrêté de serrer mon cou. Ma vue s'affaiblit drastiquement, mes jambes devinrent de la guimauve, ma mâchoire se relâchat...

Il se retira enfin. Oui, se retira, comme s'il me violait durement. Il me parla de Brandon. Je mis toute mon énergie pour écouter ce qu'il disait, mais j'étais tellement affaiblie que je me sentais comme dans un rêve: je ne comprennais pas tout. J'avais l'impression de voir les sons. Et ce rire: il ne collait pas du tout à l'homme. Le rire était chaud, il était rouge, il était orange... il ne lui collait pas du tout à la peau.

Enfin, il m'enleva un bout de vie, encore, avec ses dents d'animal. Cette fois, je sentis mon corps se détacher de ma conscience et danser dans les profondeurs de mon assaillant. Quand mon harceleur me lâcha, j'eus l'impression de foncer contre un mur, un mur de terre. Le cou en sang, le corps ramoli, l'âme en détresse, je m'évanouie, les yeux en larmes. Je n'avais jamais eu cette impression, ce manque de contrôle dans une situation aussi ingrate. Au loin, j'entendais sa voix, celle d'un homme qui m'avait volé un secret, une énergie, une vie. Je n'allais jamais me remettre de ce cauchemar. J'avais mal, j'étais morte à l'intérieur. J'avais perdu espoir. Je voulais me transformer en terre pour me sauver de cet homme, pour ne plus jamais avoir à le rencontrer. Je ne voulais pas qu'il fasse la même chose à Brandon, Brandon...

Un homme était sorti de la forêt. Un homme, plutôt une créature si basse et tellement emplie de rage qu'elle avait violé le droit de vivre de la jeune fille. Je n’avais pas été assez rapide. Mes jambes n'avaient pas réagis, je m’en voulais. Elle n'avait pas à subir ça. Mes genoux cédèrent. Je n’ai pas réagi. Son regard contre le mien. Je me sentais comme si, d’un seul regard, il avait atteint mes bases, mes valeurs. Je n’étais plus sur de rien. Son regard. Son regard était empli de méchanceté et de perfidie. Il me répugne. Les paroles qu’il m’a lancées avant de s’en prendre à nouveau à la fille m’avaient glacé le sang.

Moi qui pensais contrôler ma vie et ce qui y arrivait, je suis bien surpris de ce qui vient d’arriver. Mes jambes ne veulent plus me supporter. Je dois emmener la fille jusqu’à la ville, Je ne sais pas comment je vais m’y prendre. Comment vais-je faire pour nous trainer jusqu’à la ville alors que je ne peux même pas supporter mon propre petit 5 pied et quatre.

-Je vais commencer par me mettre debout et me rendre jusqu’à elle. Elle doit avoir perdu conscience la pauvre, dis-je.

Je m’approchai d’elle sur mes jambes plutôt faibles. Mon état était plutôt ridicule vu que mon pouvoir spécial était d’avoir une force supérieure à la moyenne dans mes jambes. Et la, je n’étais même pas capable de courir ou même de sauter. Je me trouvais vraiment pathétique. Rendu à la hauteur de la jeune fille, j’arrachais un bout de mon t-shirt que je m’empressai d’enrouler autour de son coup. Je la pris dans mes bras et entrepris de marcher vers la ville.

-Ne t’inquiète pas, nous allons y arriver.

Je marchais avec la jeune fille dans les bras en direction de la ville, quand, tout près de nous, j’aperçu une petite lumière moyennement forte. Je perçu à travers la brume le petit bruit d’une porte de voiture ouverte. Mon regard fût attiré par la lumière. C’était peut-être la voiture du dénommé Brandon. Je me rendis sur les lieux de la voiture, redoutant ce que j’y trouverais. Plus je me rapprochais et plus l’odeur de sang frais était présente. J’avais de plus en plus de mal à résister à ma soif. Je me devais de résister, un traumatisme par jour est bien assez pour une jeune fille comme celle qui se trouvait dans mes bras en ce moment.

La brume formait un cercle autour du lieu du carnage. Il y avait du sang partout, partout. Le gazon avait été rougi par le sang d’un innocent, une fois de plus. Trois, peut-être quatre vampire s’était occupé de le vidé de son sang. En plus de lui prendre son sang, ils l’avaient battu et attaqué avec différentes armes. Des traces de coupures étaient visibles sur ces avant bras et sur son torse. La portière avait été utilisé pour fracassé son crâne. Je ne regrettais pas de m’être rendu jusqu’à la scène de meurtre. Je me disais qu’elle avait le droit de savoir et que je devais lui faire comprendre que ce monde n’en était pas un de fées, mais bien un de cauchemar.

Je la déposais sur le sol, à quelques mètres des effusions de sang. Je pris la décision d’emmener le corps en ville. Il méritait un enterrement descend. Il y avait surement un médecin dans cette ville. Pour l’instant, je ne touche à rien. Je veux qu’elle son témoin de la cruauté de la scène.

-Je suis désolé de te faire voir ça, mais cela te rendra plus forte. Tu sauras à quoi t’attendre.

Je sais pas si elle pouvait m’entendre, mais j’avais besoin de me justifier, je ne sais pas pourquoi. Et loin, au plus profond de moi, j’avais envi qu’’elle se joigne à moi pour combattre les créatures qui avaient fais ça à son bien aimé.

La voix del'ordure disparu. Le silence vint faire son tour, mais quelques secondes à peine. Des pas résonnaient à présent dans mes tympans. De plus en plus fort. Puis, un grand crack. Dans ma bulle, je sursautai. Ma tête fut soulevée et mon cou bandé. Une voix qui ne m'était pas inconnue, des mains que je connaissais déjà, un corps qui me prit dans ses bras. Je me détachai du sol. On me porta jusqu'à ce qui devait être une scène bien unique, à en juger par les battements de coeur de celui qui partageait ses jambes avec moi. J'ouvris les yeux.

C'était lui, l'homme que j'avais rencontré dans la brume. Il me transportait. Je tournai vaguement la tête et aperçus une voiture identique à celle de Brandon. Malheureusement, la couleur n'était plus la même. Du rouge, du sang. C'était dégoûtant. Et plus on avançait vers le véhicule, plus on découvrait à quel point l'acte avait été violent. L'homme me déposa par terre. La tête contre un arbre, assise sur un sol froid, j'avais l'impression que, soudainement, on avait fait un bond dans le futur. Combien de temps avais-je passé dans les vapes? Je ne voulais pas y penser.

Je fermai les yeux un instant pour faire appel à mes autres sens. Sous mes doigts, la terre fraîche se détruisait en fins squelettes de feuilles. On pouvait entendre des criquets, des oiseaux et même le vent dans les épines des conifères les plus près. Dans ma bouche, un affreux goût de sang planait à la fois sur mes dents, mon palais, mais aussi dans le fond de ma gorge. Je pris une grande respiration. Ça sentait la terre et le sang. C'était une odeur incomparrable, ou peut-être seulement au parfum d'un steak barbecue dégusté sur un patio après une journée pluvieuse. Ça sentait l'humide.

L'homme s'adressa encore à moi. Plus forte? J'affrontai la lumière en levant mes paupières. Je n'avais pas rêvée. Du sang, une voiture sale, un corps en miettes... Je ne voulais pas savoir si Brandon était encore en vie. S'il avait été mort, j'aurais eut trop de peine pour laisser son corps dans sa voiture, seul. S'il avait été vivant, je n'aurais pas eu le coeur de le laisser, gisant blessé et souffrant dans une voiture qui sentait l'ordure. Et quelle odeur, quelle image! Je sentis mon coeur se retourner, puis remonter le long de ma gorge. J'hurlai de douleur. Le cri se transforma en gémissement mottoneux d'un vomissement soudain. C'était tout simplement horrible. Je posai ma main sur mon cou, tâtant pour découvrir où le mal était le plus perçant. C'était partout à la fois.

Je levai un regard suppliant vers l'homme. Je séchai mes lèvres du revers de ma manche et je me dis à moi-même "Hayden, j'espère que ça vaudra la peine d'avoir autant souffert et que tu découvriras dans cette ville un secret paranormal tellement imense que tu devras vivre comme Darwin et publier post-mortem pour ne pas avoir l'air d'une folle. J'espère que ça en vaut vraiment la peine."

-Si j'avais plus d'énergie, je tuerais le salaud qui a fait ça de mes mains.

Je n'étais pas une fille violente, mais dans ce cas-ci, je n'étais plus une fille saine d'esprit. Je levai ma main vers mon nouvel accolyte et balbutina quelques mots.

-Partons, il ne faudrait pas que ça nous arrive aussi. Nous reviendrons un autre jour.

Je voulais examiner chaque détail de ce massacre. Je voulais analyser chaque parcelle du corps de Brandon pour savoir quels outils avaient été utilisés. Je voulais tellement savoir tout à propos de ce qui s'était passé, mais mon corps, lui, voulait tomber à nouveau.