Kaneith Brothers
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La ville damnée des frères Kaneith
 
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 Incapable et impuissant

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Jonathan Randall
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MessageSujet: Incapable et impuissant   Incapable et impuissant EmptyLun 9 Fév - 17:36

FLASH – BACK

Nous étions revenus ici pour nous. Pour le bébé que tu attendais. Des années de bonheur nous attendaient encore. Tu es mon âme sœur, mon Iseult. Jamais je ne pourrais être séparé de toi. Du moins, c’était bien ce que je croyais. Un jour j’eu des nouvelles d’un homme que je n’avais pas revu depuis mon enfance. Mon père adoptif. La personne grâce à qui je suis devenu ce que je suis actuellement, celui grâce à qui je t’ai connu, toi, mon amour. Il était à l’hôpital dans une situation des plus étranges. La lumière l’insupportait et ne faisait qu’aggraver considérablement son état, les rideaux devaient être tirés, sans que le moindre rayon de soleil ne traverse les fenêtres. Aucun médecin n’arrivait à trouver de quel maux il souffrait. Moi je devais le faire. Pour cet homme qui m’avais sortis de mon enfer, qu’il m’avait offert un toit et toutes ses possibilités. Je devais le faire et tu avais immédiatement compris. Toi mon ange, jamais le moindre reproche n’est sortit de tes lèvres. Bien que maintenant je t’en veux pour cela. Si tu m’avais reproché mon absence, peut-être aurais-je abandonné?
Non je ne crois pas. Je ne suis pas ce genre d’homme. L’une des personnes à laquelle je devais tout se retrouvait dans le besoin. Tu savais que je n’avais pas le choix, je le savais également. J’étais l’homme que tu avais connu, tout simplement. Je devais trouver un remède. Mais ne rient trouver, ne jamais avancer me rendais si stressé, si frustré, que je ne vous voyais plus. Il n’y avait plus rien qui comptait pour moi. Je venais de m’enfermer dans une bulle de souffrance et de travail acharné. Je ne dormais plus, je ne mangeais pratiquement plus. Je n’étais que l’ombre de moi-même. Un jour, il me demanda si j’étais près à tout pour le sauver. Oh oui je l’étais, pour lui, pour l’homme qui avait été. Il me disait qu’il n’était pas ordinaire, qu’il ne voulait pas me faire ça, mais que j’étais selon lui la seule personne qui pouvait le supporter. Je ne comprenais pas. Mais je voulais tellement lui rendre la monnaie de sa pièce. Et quel beau moyen que de lui venir en aide de cette façon. Il allait me montrer comment je devais faire pour le sauver.
Si j’avais bien su tout ce que cela pouvait impliquer, l’aurais-je fais?
Non Alice, je te jure que jamais je n’aurais fais une telle chose, cette fois pour toi. Parce que je t’aime tellement…

Il me fit venir près de lui et sans agressivité, du moins, ce n’était pas quelque chose que je connaissais. Avec une force dont je ne pouvais toutefois me soustraire il me mordit au cou. La douleur que j’ai ressentis à ce moment là Alice, indescriptible. Il m’a pratiquement vidé de tout mon sang. Il m’a poussé jusqu’au seuil de la mort. Je le sentais, je sentais que j’allais mourir. Ensuite, notre sang est entré en contact l’un avec l’autre. Il le voulait, il s’est lui-même entaillé le bras. Ce fut le pire moment de toute ma vie. Non, non pas tout a fait. Par la suite il trouva le moyen de me faire boire du sang. Mais j’étais en colère, j’étais le plus malheureux des hommes. Je savais à partir de ce moment là que plus jamais je ne pourrais te revoir. Pas ainsi, pas en étant ce que j’étais devenu. Mais ensuite, je refusais de boire du sang, voyant mon état se dégrader, mon mentor prit la décision de m’aider à être de nouveau heureux. Il me fit part de son idée, et je me suis battu Alice, de toutes mes forces. Le peu que j’avais. Mais bien que je me montrais contre, il jugeais que plus tard, j’en serais heureux.
Et la suite, tu la connais.

Je suis désolé … Me pardonneras tu seulement un jour Alice.
Jenny. Ma fille. Je suis content que le même sort ne te soit pas accordé. Tu auras au moins la chance de dormir en paix. Mais pas moi. Pas nous. Nous ne connaitrons jamais le repos. Je suis partis parce qu’il le fallait. Parce que te regarder dans les yeux m’étais impossible Alice. J’aurais dû trouver la force d’empêcher cet homme, mon mentor, de vous détruire comme il l’avait fait avec moi. Ce qu’il a fait, ce que j’ai fais. Il n’y a rien pour juger cela. Ce que je vis est mon fardeau. Tu n’avais pas à me suivre dans cet enfer. Je suis parti pour ne plus supporter ta beauté. Pour ne pas voir cette colère. Je suis en colère Alice, contre moi, contre ce que j’ai fais. Non, jamais je ne voudrais ton pardon. C’est faux. Je ne mérite pas une telle chose. J’aimerais… J’aimerais que tu me tue, de tes propres mains je supporterais de mourir. Car me retirer moi-même la vie est impossible. J’enlèverais ce fardeau que je dois porter. Je n’ai pas le choix. Je ne peux pas te laisser supporter et moi, tout oublier. Ce serait la plus grande injustice qui te soit fait. Ce que je veux maintenant? Rien. Je voudrais qu’on me laisse en paix. Ne plus avoir à côtoyer personne, ne plus avoir à soigner. Mais ce qui se passe ici, cela me dépasse totalement. Partir sans regarder en arrière ne me ramène qu’à toi Alice. Il y a des vies à sauver. Je dois le faire…


Ici, c’était mon endroit pour exercer la médecine. Nous avions aménagé cette cachette parfaitement en une sorte de petite infirmerie. Mes talents de vampire, ma force me donnait le pouvoir de soigner parfaitement. Mais le problème était que je ne buvais pas ou très peu de sang humain. J’étais rarement en bonne santé et au sommet de ma forme moi-même. Mon esclave me donnait un peu de son sang, mais je refusais de lui en prendre assez pour l’affaiblir. Je restais souvent terré ici. Je ne voulais pas de la présence des autres vampires. Sauf si c’était de soins qu’ils avaient besoin. J’avais parfois de la difficulté à me contrôler. Lorsque la faim devenait plus sérieuse, je pouvais faire du mal à mon esclave ou aux autres humains que je rencontrais. Cela ne faisait qu’à en ajouter à mon fardeau. D’autres culpabilités à supporter j’imagine. J’ai beaucoup de volonté, mais aller contre notre faim est impossible, cela ne fait que me rendre irritable et malheureusement dangereux. Si je veux être capable de soigner les humains ici, je dois faire mon possible pour ne pas être accablé par ma faim.
Mais d’ailleurs… Aujourd’hui j’étais ici pour cela. Parce que j’avais faim, parce que je ne désirais voir qui que ce soit. Parce que je voulais me contrôler et que je n’y arrive pas…

John! Nous avons besoin de ton aide!!

Je me redressais rapidement, nerveux. Je ne pouvais pas aider qui que ce soit dans cet état. Non … Je ne pouvais pas. La simple vue du sang allait me rendre fou. Je pouvais sentir ce doux parfum jusqu’ici. Non … Il était hors de question. Si cette personne ne mourrait pas d’elle-même, j’étais celui qui allait la tuer. Et ça, je ne pourrais pas le supporter. Nouvel appel, c’était visiblement important. Je lâchais un juron furieux et je m’élançais vers la sortie.

C’est un vampire Jonathan

J’approchais lentement de la personne blessée. J’avais la tête qui voulait exploser. Ses cheveux cachaient son visage. Je reculais finalement et je dis :

« Trouvez quelqu’un d’autre. Je ne peux pas. »
Ma voix était sèche, coupante. Je retournais dans la cachette. Laissant les personnes qui avaient trouvé cette pauvre femme en plan. Ils savaient ce qui m’arrivait. Ce n’était pas la première fois. Je me pris la tête entre les mains. J’avais tellement besoin que tout ceci se termine. Mais visiblement, l’on n’allait quand même pas me faire part d’un tel présent. Non, je devais supporter, la honte, la douleur et ma propre faiblesse. Encore et encore…
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Alice Randall
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MessageSujet: Re: Incapable et impuissant   Incapable et impuissant EmptyMar 10 Fév - 18:23

L'Eternité...
Ils étaient si nombreux ceux qui auraient aimé pouvoir l'approcher, la caresser du bout de leurs doigts tremblants. Caresser cette maitresse intangible et capricieuse, se l'approprier et la faire leur. Pour la posséder certains se prétendaient, si promptement, prêts à se damner. Avaient ils une seule idée de ce que sous entendaient leurs paroles ? Avaient ils seulement conscience de ce que pareil souhait, si jamais il venait à être exaucé, impliquerait alors ? Non, ils ne le savaient pas. Car, s'ils avaient pu le savoir alors, sans nuls doutes, se seraient ils montrés bien plus circonspects et prudents. S'ils avaient su alors ils auraient vu au delà des apparences. Ils auraient compris, si tant est qu'elle fut réellement un cadeau, était alors le plus venimeux et perfide de tous ! L'Eternité n'était qu'une garce ! Et derrière son visage angélique et ses yeux si emplis de plus belles promesses se cachait le plus hideux des visages de la Harpie qu'elle était en réalité ! L'Eternité on ne la possède jamais ! Le croire est pure illusion... C'est elle qui vous possède. Elle vous enlace, d'abord si tendrement, pour enfin mieux vous étouffer, vous amener aux portes de la Mort. Seulement, voilà : jamais ces portes ne vous seront ouvertes. En accédant à l'Eternité c'est au repos de la Mort elle même que l'on renonce. Hors, la Vie ne tire-t-elle pas son incomparable saveur du fait, justement, qu'elle soit si fugace et éphémère ? N'est ce pas la peur de la perdre qui, chaque jour, pousse à jouir de chaque instant qui est offert ? Bien sur que si...

L'on ne connait son Bonheur qu'une fois celui ci perdu parait il... Si seulement les Hommes pouvaient réaliser la justesse de cette phrase ! Eux qui ont encore la chance, si délectable, de pouvoir être si pleinement vivants ! S'ils savaient combien leur envie d'Eternité était stupide et risquait, à tout moment, de les perdre ! Si seulement ils n'étaient pas si bêtes ! Alice ne supportait plus de les entendre se lamenter, la supplier encore et toujours de les épargner alors qu'elle était sur le point de mettre un terme à leur si pathétique petite existence. Sombres idiots ! Ils pleuraient, criaient ou imploraient. Ils invoquaient des Dieux qui les avaient oubliés depuis longtemps. Ils ne comprenaient pas... Alice les tuaient pour mieux préserver cette Eternité qu'on l'avait forcée à faire sienne. La femme n'avait rien demandé, rien voulu ni jamais même rien souhaité, elle ! Alice aimait son existence de mortelle et aurait parfaitement pu -et su- s'en contenter... Mais son époux en avait décidé autrement. Jonathan avait fait son choix... Là était son droit peut être bien... Mais il n'avait pas le droit de choisir pour elles ! Il prétendait les aimer ? Menteur ! On ne mène pas à la mort, ou pire encore à la damnation éternelle, des êtres que l'on aime vraiment ! Maudit soit il ! L'homme qu'elle aimait plus que tout au monde n'avait pas eu la moindre once de pitié pour elle alors pourquoi devrait elle en avoir pour qui que ce soit ? Alice n'en avait pas, n'en avait plus. Elle n'en aurait plus jamais... Jamais...

Mais, ce soir là, quelque chose s'était produit. Un événement des plus inattendus et qui, elle l'ignorait encore, allait avoir de bien graves conséquences. D'ici peu de temps, si peu en effet, Alice allait être confrontée au plus terrible de ses rêves, au plus doux de ses cauchemars. Mais, pour l'instant, la femme vampire se préoccupait bien peu de ce que serait le moment suivant. Pour l'instant la créature avait soif et il lui fallait songer à se nourrir, à se repaître de l'un de ces êtres qu'elle méprisait plus que tout à présent : un humain ! A peine le jour s'était il enfui, à peine la nuit avait elle étendue ses sombres ailes sur la ville que la demoiselle avait quitté sa luxueuse demeure pour s'en aller à la recherche de la proie idéale. Celle qui allait lui procurer cette sensation pareille à nulle autre, cette excitation qu'elle avait appris à trouver exquise, ce frisson qui lui parcourrait l'échine lorsque, enfin, elle l'aurait trouvé. Qui donc ? Lui. Cet humain qu'elle repérerait au milieu des autres. Celui sur qui elle s'empresserait de jeter son dévolu. Il suffisait de si peu. Un simple regard, une attitude, un sourire... Tout et rien en fait. Puis alors commençait la traque, le jeu. Enfin. Alice savait qu'elle aurait pu user de ses charmes pour attirer à elle des proies qui se seraient alors presque montrées consentantes mais elle n'était pas ce genre de garce. Si certaines femmes pouvaient agir de la sorte, s'abaisser à ce point, alors très bien pour elles mais très peu pour Alice ! Non. Elle, ce qu'elle voulait, c'était un semblant d'équité dans ce combat pourtant déjà truqué et gagné d'avance. Elle gagnait toujours.

Mais pas cette nuit là. Non... Pas cette nuit. Il avait pourtant l'air si parfait cet humain isolé et au regard de jade ! Il était beau, l'air hautain et si fier ! Dans ce bar où la vampire l'avait repéré il se vantait, à qui voulait l'entendre, de sa réussite, de son charme irrésistible sur les femmes... Toutes ces sottises que les hommes aiment tant à étaler en public. Alice méprisait ce genre d'individus et elle se faisait déjà un plaisir d'occire ce gros pourceau. Aussi, lorsque celui ci était sorti du bar et s'était dirigé vers le parking, la jeune femme l'avait suivi. L'homme avait encore la main sur la portière lorsque, plus souple et agile qu'une féline, Alice s'était dressée derrière lui. De son bras menu mais puissant elle l'avait saisit à la gorge. Puis, sans même se préoccuper de ces paroles et de ces suppliques que l'homme avait tenté de lui faire entendre elle avait plongé vers son cou. Là où elle voyait déjà palpiter cette veine bleue où, en un instant, elle avait planté ses crocs acérés. Le sang. Liquide rubicond et vital. Liquide si délicieux qu'elle avait alors senti fondre sous son palais, glisser le long de sa gorge, venir réchauffer son corps si froid ! Plus elle sentait les forces de sa victime s'amenuiser plus les siennes semblaient regagner en vigueur. Alice se sentait presque revivre. Qu'elle aimait cela ! Puis... Puis la jeune femme bascula dans l'horreur. Là, derrière la vitre arrière de la voiture venait de se dresser une petite et si fine silhouette encore toute ensommeillée. Un visage aux boucles blondes... Des yeux azurés... Jenny... Non ! Non ! Pas une enfant !

Ses mouvements s'étaient suspendus, ses traits figés comme dans le marbre. Ses prunelles étincelantes avaient errer un long moment du visage de l'homme agonisant à celui de sa fillette. Jenny... Cette petite lui ressemblait tellement ! Et ce regard que cette enfant lui jetait ! Cette façon d'implorer... Sa fille avait eu la même le soir où... Alice ne pouvait pas. Elle ne pouvait plus ! Malgré toute sa cruauté elle savait ne pas pouvoir infliger à une famille ce que Jonathan et son mentor avaient infligé à la sienne. Elle se souvenait encore trop bien de ce qu'elle avait pu ressentir ! Pas ça... Non ! Jamais ! Alors l'improbable s'était produit. Alice avait laissé sa proie, son diner et s'était enfuie. Elle avait couru. Aussi vite que ses jambes flageolantes lui avaient permis. Mais son acte de pitié inattendu ne fut guère bien remercié. Ingrat, ou tout simplement apeuré et visiblement pas si moribond que cela, sa proie chanceuse avait saisi ce pistolet reposant dans l'habitacle de son véhicule. Il avait eut peur. Il avait éprouvé la même terreur et la même rage qu'Alice avaient éprouvées elle aussi. Et il avait tiré. La belle avait sifflé, fendu les airs avant de venir, si douloureusement, déchirer les chairs d'albâtre de la vampire. Le choc. La surprise. Puis la douleur. Indicible et terrifiante. Alice avait eu mal. Elle avait manqué de s'écrouler et de se laisser mourir, là. Après tout ? Périr ici ou ailleurs... que lui importait ? A elle peut être pas en effet mais aux gens qui se précipitèrent alors vers elle... Elle ne les avaient pas vus arriver ces ombres qui la rattrapèrent avant qu'elle ne tombe. Elle ne comprit pas ces mots qu'elles lui murmurèrent tandis qu'elle se sentait soulevée de terre et emmenée. Alice ne comprenait pas, assommée par la vision de cette enfant. Par la douleur. Par ce sang qu'elle sentait s'écouler d'elle même.

Alice ne savait pas où elle était. Elle ne connaissait pas cet endroit que ses yeux, à moitié clos, devinaient bien plus qu'ils ne pouvaient réellement le voir. Alice délirait sous la fièvre, sous la douleur. Elle ne comprenait pas, se débattait un instant, tentant de s'échapper pour, l'instant d'après, retomber évanouie. La plaie infligée par la balle n'était pas des plus jolie à voir. Les tissus étaient déchirés, le sang s'écoulait vite. Tellement trop vite même... Et dire qu'elle possédait un don dont elle ne pouvait pas même user pour se sauver ! Quelle ironie ! La jeune femme en riait, s'étouffant avec ce sang qui semblait à présent s'immiscer dans ses poumons. Elle était brûlante mais se sentait si froide pourtant. Son corps étaient secoué par des tressaillements de la pire des augures, son état de conscience n'était plus que flammèche sur le point de s'éteindre. Déjà Alice se sentait partir. Son corps s'engourdissait, devenant de coton, de ouate. son esprit sombrait dans des ténèbres d'où Alice ne voulait plus même chercher à s'extirper. Pour la première fois depuis si longtemps elle se sentait tellement sereine ! enfin en paix... Etait ce cela la Mort ? Alors que celle ci vienne et l'emporte ! Alice ne lutterait même pas. Que ces voix autour d'elle se taisent ! Alice voulait dormir... S'endormir et ne plus se réveiller... Jamais. Puis une sensation étrange et comme irréelle. Une présence non loin d'elle. Une aura qu'elle reconnaissait et qui la fit sourire dans son inconscience. Une voix qui émerge au dessus de toutes les autres. Elle connait cette voix ou du moins l'aurait elle cru. Mais les mots sont si secs, le ton si dur... Puis la voix se tait et l'aura s'éloigne. Alice est de nouveau seule. Elle n'a plus froid ni même peur. Elle va s'endormir. Elle va mourir. Alors ses lèvres hurlent ce prénom qu'elle pensait simplement murmurer :


- " Jenny ! "
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Jonathan Randall
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MessageSujet: Re: Incapable et impuissant   Incapable et impuissant EmptyMer 11 Fév - 6:01

La douleur et l’impuissance que je pouvais ressentir… Je ne pouvais pas, je ne voulais pas blesser, encore moins tuer. Mais me priver de sang était tout simplement impossible. Nous ne pouvions pas mourir rapidement. Nous sommes des êtres damnés. Ni mort, ni vivant. Que nous reste-t-il à nous? Êtres de la nuit? L’éternité, et encore pire encore… Moi, il ne me restait rien. Rien de ma vie ancienne. Revoir ma femme m’étais impossible. Pas après ce que qu’il leurs avait fait, pas après ce que j’avais fait. Non, je l’avais longtemps observé, jamais je n’avais osé réapparaitre. J’étais parti dans un endroit où je doutais qu’une femme aussi douce, aussi gentille ne vienne. Dans un endroit cruel où les humains n’étaient que de vulgaires poches de sangs pour ses êtres sanguinaires. Ici je pouvais vivre mon tourment, je pouvais tenter d’apaiser mes souffrances, ou du moins, tenter de les ’ignorer. Je ne voulais pas d’une vie meilleur, je n’en avais pas le droit. Ma fille était morte. Ma femme n’avait pas un meilleur dessein que moi, sinon pire. Jamais… Jamais je n’avais souhaité une telle horreur. Mais je n’avais pas agis… Je n’avais pas pu, même si la faute me revient entièrement. J’ai pris la décision de venir en aide à cet homme. Si j’étais resté auprès de ma famille, jamais une telle chose ne serait survenue.

Ici je suis un homme bon. L’un de ses rares vampires qui accepte d’aider les humains. J’ai toutefois un esclave, Halley m’avais conseillé de faire profil bas au niveau de ma gentillesse. Risquant des ennuis avec Kane. J’avais répondu que je ne craignais pas les ennuis, que ma vie ne valait pas grand-chose. Il m’avait répondu que plutôt que de me laisser torturer par lui, mieux valait me rendre utile, que les humains souffraient, que certains vampires également. J’avais accepté. Parce que c’était la seule chose que je savais faire à la perfection. Sauver des vies. Qu’il est toutefois ironique de savoir que je n’ai pas pu protéger la mienne. Que ma famille avait péri. L’humain qui m’accompagne accepte parfois de me donner du sang, je ne crois pas que ce soit une joie pour lui, même si j’évite de lui causer la moindre souffrance. Je lui ai sauvé la vie, il le fait pour cette raison, uniquement. C’est un meneur, un homme qui saura certainement libérer les gens de l’emprise de Kane sur eux. Je ne suis pas réellement posé sur ce sujet, c’est ma place, c’est ici que je dois rester. J’ai le choix bien sûr. Je pourrais repartir, ne plus souffrir. Ne plus avoir mal? Vraiment? Non, c’est ma punition, c’est ce que j’ai choisi de subir pour tout le mal que j’ai causé.

Mais parfois il y a des jours plus difficiles. Des instants où je n’ai pas eu ma dose de sang. Je n’en prends pas beaucoup, mais je dois en avoir quotidiennement. Sinon, la bête prend le dessus, je n’ai plus le contrôle de mon corps et de mon esprit. Le besoin de sang est trop fort… Comme aujourd’hui. J’ai mal, il n’y a qu’une seule chose qui apparaît dans ma tête. Cette odeur alléchante, le cou découvert d’un humain. J’ai de la volonté, mais la bête en moi est bien plus forte malheureusement… Lorsque j’ai vu cette femme mourante, ce vampire qu’ils m’avaient apporté pour que je soigne. Je savais que je ne pouvais pas le faire. Je risquais de la vider moi-même. Non il était inconcevable que je reçoive cette femme dans l’état où j’étais moi-même actuellement. Mais est-ce qu’il était plus sage de l’abandonner? J’étais le seul ici à pouvoir soigner. J’étais accroupi dans cette pièce, la tête entre les mains, chassant mon envie macabre de boire son sang. Alors qu’elle se mourrait, qu’elle avait besoin de mon aide. Je sens quelqu’un entrer dans l’infirmerie improvisé. Je sentais toute sa fureur. Une colère bien tournée contre moi. Je ne me sentais pas en état de contrer cette rage. Fortement, cet humain me frappa à la figure, m’envoyant au sol puis il vint vers moi, il me présenta mon cou. Aucune parole ne fut échangée. Je comprenais très bien ce qu’il faisait et son désarroi vis-à-vis moi. Je le mordis sans plus attendre. Je bu assez pour me remettre sur pied. Lui il serait faible, mais sans plus.

« Merci… » murmurais-je d’une voix lasse en me relevant, portant la marque de son coup sur ma joue. Blessure qui disparaissait tranquillement, à me sure que je me régénérais. Elle ne disparu pas complètement, j’avais besoin de bien davantage de sang pour cela. Mais c’était suffisant. Je me dirigeais vers la porte, posant ma main sur la poignée, ouvrant doucement la porte alors que la voix féminine s’éleva jusqu’à moi. Un cri, une plainte… Une voix que je reconnaissais, un nom qui me brisa le cœur que je n’avais plus. Je stoppais mon avancée et je reconnu finalement la silhouette de cette dame, son visage dissimulé sous ses cheveux m’apparu soudainement très net. Son aura m’enveloppa. Comment avais-je pu être distrait au point de ne pas reconnaître son odeur et son aura? Je me sentis défaillir. Je me rattrapai à la poignée de la porte et je fixais Alice d’un air hagard et effrayé. Les personnes qui l’entouraient me parlaient, mais moi, moi je ne disais rien et je ne faisais rien. De longues minutes passèrent. Soudainement, sans que je ne le comprenne moi-même. Je vins vers elle, la prit dans mes bras et je me rendis rapidement dans l’infirmerie. Je refermais et verrouillais la porte derrière moi.
J’étais seul, avec elle. Uniquement moi et elle. La femme que je ne voulais pas revoir. Que je n’avais pas la force de revoir. Son beau visage… Je glissais ma main sous ses cheveux. Une main délicate, attentionnée. Croire que je n’aimais plus Alice… Quelle folie. C’était mon âme sœur. Mon ange que j’avais trompé, tué, et détruite. Mon regard dévia lentement vers la blessure.
Je devais la soigner, c’était la moindre des choses…
Alors qu’elle plongeait dans l’inconscience, j’entrepris minutieusement de soigner sa blessure, nettoyer, extirper cette balle qui s’était fiché dans son corps magnifique. Certainement qu’aucun docteur ne pouvait être aussi doux que je l’étais actuellement avec l’un de ses patients. Il ne me fallu pas tellement de temps pour la soigner. Elle devait également se reposer.
Et moi, que devais-je faire?
Je voulu partir. Je devais de nouveau quitter, pour ne plus revenir. Éviter qu’elle ne me voie. Elle reprenait peu à peu conscience de ce qui se passait autour d’elle. Relevait lentement la tête et moi j’étais là, figé devant ce corps frêle qui se réveillait tranquillement. Je n’avais rien à dire, aucune explication à donner. J’étais simplement tétanisé par sa réaction, par ma propre réaction également. Je n’étais plus la même personne, elle ne devait plus l’être également.
Est-ce que je pars? Mes jambes ne semblent pas vouloir répondre pourtant. J’ai fuis toute ma vie. Du moins durant toute cette vie là… Je ne peux plus maintenant, je n’ai plus le droit.

« Bonjour Alice… » dis-je d’une voix ferme.
Aucun tremblement. Seulement des paroles dénuées de sens et de sentiments. Des mots prononcés à l’aveuglette car il n’y a rien d’autre à dire. Que puis-je faire Alice… Je ne veux pas de ton pardon, jamais tu n’aurais dû venir ici. Je suis acculé contre la porte et mon regard est encré dans le sien. Il ne reflète rien. J’ai appris à dissimuler ma culpabilité et ma tristesse, bien que j’ai l’impression que devant toi, je ne serais pas aussi fort…d’apparence je suis le même. Certainement plus fort, certainement plus négligé, puisque tu ne veilles plus sur moi. Mais je n’ai pas changé, je n’ai pas vieilli, et toi n’ont plus.
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MessageSujet: Re: Incapable et impuissant   Incapable et impuissant EmptyMer 11 Fév - 16:10

Par moments ses paupières si lourdes se soulevaient péniblement, lui permettant alors d'entre apercevoir ce qui l'entourait. Des murs qui, sous l'effet de la fièvre, lui semblaient si étrangement vivants. Ils ondulaient, semblaient se mouvoir, se rapprocher d'elle comme s'ils avaient voulu l'écraser sous leur masse imposante. Puis venaient ces silhouettes diffuses et confuses dont elle ne parvenait pas à distinguer autre chose que les contours. La vampire tentait de se ressaisir, de se relever, de voir les traits de ces êtres qui évoluaient à ses côtés en un ballet des plus agaçant, des plus étourdissant aussi. Elle ne comprenait pas ce qu'ils faisaient, s'abandonnant, contre son gré, à ces mains qui la frôlaient, la touchaient. Alice sentit qu'on la débarrassait, prestement mais avec cependant une certaine douceur, de ses vêtements. Puis cette silhouette qui se penche vers elle et vient examiner de plus près cette vilaine plaie qui venait de lui être infligée. Des doigts qui la touchent. Elle ne veut pas ! Comme mu par la peur et le désespoir qui sont siens, son corps semble regagner un soupçon d'énergie et se cabre, cherche à échapper à ces mains qui tentent, pourtant, de la soigner. Elle se débat, rue, mais on la maintient et force lui est faite de se tenir tranquille. Puis à nouveau cette douleur qui, d'aigüe, devient juste si effroyablement lancinante et sourde. Une voix d'homme qui crie, qui interpelle. D'autres se joignent à lui. Ils sont plusieurs à présent à l'appeler. Qui ? Cet autre homme dont le prénom emplit l'air comme le plus impitoyable des cauchemars. Alice feint de ne pas entendre, de ne pas reconnaitre ce prénom qu'elle connait pourtant si bien. Combien de fois l'avait elle, de par le passé, prononcé dans un souffle ? Combien de fois l'avait elle gémi dans l'une de ces étreintes passionnées qui étaient les leurs... John... Joe... Jonathan. La femme ne veut pas entendre, ne veut pas croire ni encore réaliser ce qu'elle s'évertue à ne prendre que comme une hallucination due à la fièvre. Alice délire. Du moins l'espère t-elle du plus profond de son âme. Elle ne veut pas comprendre. Elle ne le peut pas. Elle ne le supporterait pas...

Mais, heureusement pensa-t-elle alors, la douleur revint sauvagement l'assaillir. L'ancien médecin sentait ses chairs la brûler, la tirailler. son sang s'écoulait de son corps presque frigorifié. Ses paupières se firent de nouveau de plomb et ses yeux se fermèrent. La jeune femme avait cessé de lutter. Pourquoi l'aurait elle fait ? Pour se venger ? Peut être l'aurait elle pu en effet. Mais à quoi bon ? Alice avait toujours pensé que seule sa soif de vengeance lui permettrait de survivre dans ce monde où elle pensait ne plus jamais avoir sa place. Elle s'était accrochée à cette idée comme un être sur le point de se noyer se tient désespérément à cette bouée qu'une main secourable finit par lui jeter. Elle s'était battue, contre les autres et contre elle même, pour survivre et tuer celui qu'elle honnissait tant d'avoir brisé ses rêves, sa vie, son Bonheur ! Jonathan... Aveuglée par sa souffrance, la vampire en était devenue une créature amèrement cruelle et qui ne songeait pas un seul instant qu'une autre solution puisse jamais venir apaiser ses maux. Et si elle s'était trompée ? Et si la solution était cette main que venait lui tendre alors, et accompagnée du plus tendre des sourires, cette Mort qu'elle voyait s'approcher à grand pas vers elle. Et si, pour ne plus jamais souffrir, Alice acceptait de mourir ? Plus jamais la douleur ne l'étreindrait. Plus jamais elle ne ressentirait cette impitoyable soif qui, sans cesse, l'obligeait à tuer et achevait de détruire en elle toute once d'humanité. Plus jamais elle ne pleurerait. Plus jamais Alice ne serait seule non plus... Jenny... Mourir et retrouver son enfant ? Si ce Dieu que tant de gens de par le monde priaient existait, celui ci lui permettrait il de réaliser son voeux le plus cher ? Ce Dieu intangible et auquel elle ne croyait pas la laisserait elle, enfin, reposer en paix auprès de leur fille ? Alice l'aurait tellement voulu !

Mais il ne devait pas en être ainsi... Alors que la jeune femme tendait la main vers cette Grande Faucheuse qu'elle ne craignait pas, désirait même étreindre, celle ci s'arrêta brusquement. La Mort semblait hésiter, douter, observant de dessous sa lourde capuche sombre cette femme qui l'appelait pourtant désespérément. Alice voulait elle réellement mourir ici et maintenant ? La vampire implorait, suppliait de la plus muette des façons la Mort de l'emmener avec elle et de l'aider à se délester d'une existence dont elle ne voulait plus. La Mort avait entendu cet appel aussi larmoyant que touchant et, pour une fois bienveillante, avait décidé d'accéder à la requête de cette créature damnée malgré elle. Pourtant, maintenant, quelque chose semblait la retenir, l'empêcher de poursuivre sa route. Quelque chose contrariait ses funestes projets... Cette chose qu'Alice ne pouvait sentir encore mais que la Grande Faucheuse, elle, percevait déjà si bien ! Subitement l'ambiance si froide de ces lieux semblait s'être réchauffée. Soudainement les parfums d'éther et d'agonie s'étaient étiolés pour finir par disparaitre, chassés par cette nouvelle fragrance qui embaumait l'air. Si subtile et à peine ébauchée qu'elle n'en était perceptible que pour la Mort elle même. L'Ombre Létale ne bougea pas lorsque surgit, auprès de la vampire, cet homme que la Mort avait vu se précipiter. Elle le regarda, encore bien dubitative, se saisir de ce corps plus léger qu'une plume et l'emmener avec lui loin, si loin, de tous ces regards indiscrets et tellement curieux maintenant. Fantôme éthéré, la Grande Faucheuse avait suivi le couple, s'immisçant sans retenue ni pudeur dans cette pièce où allait se jouer une bien âpre partie, se tenir de bien étranges et inespérées retrouvailles. Devait elle, allait elle empêcher cela ?

Elle en avait le pouvoir. Elle était même la seule à pouvoir contrer les effets de ces gestes que prodiguait, avec la plus infinie des tendresse, ce médecin vampire. L'eut elle voulu que la Mort eut pur réduire à néant les efforts de cet homme pour sauver celle qui était encore son épouse. Non pas devant ce dieu qui ne pouvait plus rien pour ces deux êtres damnés à jamais. Pas non plus devant ces humains qui ignoraient tout du passé commun qui avait lié et lierait sans doutes à jamais ces deux là. Jonathan et Alice avaient été séparés pendant si longtemps, presque toute une vie. Lui l'avait fuie. Elle l'avait traqué. Mais ni l'un ni l'autre ne s'étaient jamais réellement oubliés. Et, aujourd'hui, ils s'étaient enfin retrouvés. Que restait il de ces serments qu'ils s'étaient autrefois jurés, promis d'être éternels ? Peut être que des cendres... Peut être tellement plus. Si la Mort avait encore pu avoir le moindre doute quand à la façon d'agir alors le regard de cet homme pour sa femme aurait achevé de la convaincre. Alice pensait peut être vouloir mourir. Ou peut être se leurrait elle... Mais son époux, lui, ne le voulait pas. Et la Mort ne pouvait pas ôter la vie, même si on en l'implorait, à quelqu'un pour qui tout espoir n'était perdu. Tant que l'Amour existe encore alors la Vie l'emportera toujours. Et qu'elle le comprenne ou non... Qu'elle l'accepte ou le rejette... Qu'elle se l'avoue ou non... De l'Amour Alice en recevait... et en éprouvait aussi. Alors la Mort se retira, laissant les deux anciens amants seuls. Que l'Histoire qui n'aurait jamais du s'interrompre renaisse de ses cendres et continue de s'écrire ! Que le Destin lui aussi s'estompe et, pour une fois, laisse deux êtres décider de ce que serait leur éternel avenir ! Que la chance soit laissée à ces deux âmes soeurs de se retrouver ! Ou qu'elles se perdent à jamais ? Qui savait ? Jonathan et Alice étaient à présent les seuls à pouvoir en décider. Les seuls...

Alice s'était endormie dans le plus doux et beaux des rêves. Elle n'avait plus ni mal ni peur. Elle se sentait partir pour ne plus jamais revenir. Déjà, au loin, la jeune femme avait aperçu la silhouette de sa fille ! Jenny ! Elle lui était apparue. si belle ! Si souriante ! Ses boucles blondes dansaient au vent, ses yeux bleus étincelaient de malice et son visage respirait la joie de vivre et la sérénité. Alice se sentait enfin apaisée... Puis les mains de la fillette s'étaient tendues comme pour mieux inviter sa mère à la rejoindre dans les lumières scintillantes qui nimbaient son corps d'enfant. Alice avait couru, vite si vite même... Mais le froid avait fini par la rattraper. Horribles mains glacées qui l'avaient saisie à bras le corps, la retenant, l'empêchant de rejoindre la vision de sa fille chérie. Déjà celle ci devenait floue. Puis elle disparue...


- " Non ! Jenny ! Reviens ! Ne m'abandonnes pas ! Je t'en supplie ma chérie... Tu me manques tant... Jenny... Laisses moi te rejoindre... Par pitié... "

Ces mots qu'elle avait murmurés dans son sommeil, la jeune femme n'en avait pas même eu conscience. Elle pleurait, refusant de quitter, une fois encore son enfant. Elle ne voulait pas revenir ! Elle voulait enfin mourir ! Qu'on la laisse en paix ! Par pitié... Alice suppliait à mi voix. Elle implorait qu'on la laisse partir et reposer auprès de cette fillette qu'elle aurait tant souhaité ne jamais perdre. Mais la réalité reprenait ses droits. Et ce qui était sa nouvelle vie aussi. Alice ne mourrait pas encore ce jour là. Elle ouvrit les yeux lentement. et alors sons sang se glaça, ses sens lui tournèrent presque autant que son coeur qui sembla alors hésiter entre exploser ou imploser. Là, devant elle... Si près et en même temps si loin... Si effroyablement réel aussi... Ces prunelles qui ne quittaient pas celles de la femme, s'y ancrant avec une dureté qui cachait cependant si mal ce qui se cachait derrière ! Ce visage... Comment ?! Alice crut à son tour défaillir ne devant qu'à sa surprise de ne point s'écrouler de nouveau. Ces traits, ce regard, cette bouche... Elle les reconnaissait. Combien de fois ce visage était il venu la hanter dans son repos toujours si difficile ? Combien de fois avait elle pleuré en repensant à cet homme qui, aujourd'hui, se tenait devant elle. Puis cette voix dont elle n'était jamais parvenue à oublier le son, la si douce mélodie... Jonathan... Alice ne mit guère longtemps à comprendre que son mari était celui à qui elle devait d'être encore vivante. Vivante ? Oh ça non ! Il pensait l'avoir sauvée ? De quoi ? De cette Eternité de souffrance qui était celle de la jeune femme ? Maudis sois tu Jonathan ! Une fois de plus tu viens de me condamner aux plus atroces des Enfers ! Tu aurais pu me sauver, te racheter en me laissant mourir et rejoindre l'enfant que tu m'as volée... Mais non ! Tu as préféré me garder en vie. Pourquoi tant de cruauté ? Pourquoi ?! Me hais tu donc à ce point, toi, mon amour ?

La jeune femme sentait monter en elle comme la plus irrépressible des colères. Déjà elle ne se contrôlait plus et fermait les yeux pour ne point laisser son ire se manifester. Mais, même ainsi, sa fureur grondait et menaçait d'exploser. Sans même plus les voir Alice faisait trembler les meubles et objets l'entourant. Elle était ivre de rage. Derrière ses paupières closes apparaissait le visage de cet homme à qui elle était toujours mariée. Jonathan... Il n'avait pas vraiment changé et cela n'en était que plus douloureux pour elle. Alice s'était juré de le haïr ! De le maudire ! De le tuer... Mais le revoir... Jonathan... Son Ange, sa moitié, son amour... Non ! Elle ne devait pas se montrer faible ! Achevant de se redresser, faisant fi de cette douleur qu'elle sentait encore parcourir son corps meurtri, la vampire ouvrit les yeux. Aussitôt quelques menus objets en verre se trouvant dans son champs de vision explosèrent en une pluie d'étoiles scintillantes. Déjà le reste des meubles se mettait à trembler, bouger légèrement même. On aurait cru un tremblement de terre mais il ne s'agissait là que da la manifestation physique de la colère d'une femme perdue. Puis Alice vint regarder son "sauveur" et une certaine douceur s'empara d'elle sans même qu'elle ne puisse rien faire pour l'endiguer. Alors la colère s'apaisa et le calme revint dans le secret de cette pièce. S'asseyant sur le rebord de cet endroit où il l'avait installée, Alice respira profondément, tentant de trouver quelque chose à dire, quelque chose à faire. Mais elle ne trouvait pas, ne savait pas. Elle qui avait désiré si ardemment ce moment se trouvait subitement fort dépourvue. Alors qu'elle tenait la chance, peut être unique, d'assouvir sa vengeance, elle ne semblait même plus apte -ou désireuse ?- de le faire ! Pourquoi ? De nouveau son regard se porta sur lui. Il était si beau ! Malgré toute cette fatigue et presque cette détresse qu'elle devinait en lui, Jonathan était resté fidèle à ce souvenir qu'elle avait chéri autant que maudit depuis toutes ces années ! Courir vers lui ? Pour quoi faire ? Elle le maudissait toujours, peut être même plus encore... Elle voulait le tuer mais... Mais pourquoi sentait elle son coeur se mettre à battre si fort en son sein diaphane ? Se pourrait il que... Non ! Il ne le fallait pas. Sa femme l'aurait pu. Mais celle ci était morte. Et la femme qui s'avançait à présent vers le docteur Jonathan Randall était toute autre.


- " Jonathan... Qui aurait cru que nous nous recroiserions un jour ?
dit elle du ton le plus détaché qu'elle put. Mais, si sa voix était aussi cinglante que glaciale, ses prunelles ne pouvaient mentir, elles, révélant ce douloureux et éprouvant combat intérieur que se livrait la vampire. Dois je te remercier ? Peut on seulement remercier l'homme qui, comble de la cruauté, vous aura assassinée par deux fois ? persiffla t-elle avant de venir se poster au plus près du corps de son époux. Si près que leurs souffles pouvaient se mêler. Plongeant dans son regard, elle ajouta ses lèvres presque collées au siennes Félicitations mon "amour" ! Le docteur en toi pensait me sauver peut être ? Mais l'homme que tu es vient de me condamner, une fois encore, à la pire des damnations éternelles ! Alors... dis moi Jonathan... dois je vraiment t'en remercier ? "
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Jonathan Randall
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MessageSujet: Re: Incapable et impuissant   Incapable et impuissant EmptyLun 16 Fév - 3:48

Si j’avais pu disparaître, ne jamais revoir Alice, je l’aurais fait. Je supportais mal ma culpabilité, mais devoir la supporter devant elle, devant la personne que j’aime le plus au monde, que je regrette tellement. C’est bien au delà de mes pouvoirs. Des excuses ne suffiront pas à lui rendre ce que je lui ai retiré. La vie, l’amour, le bonheur et Jenny. J’avais détruit nos vies en venant en aide à cet homme. Sachant ce que j’avais fais, ce que mon ‘’ami’’ avait créé autour de moi, j’avais disparu, parce que affronter la réalité en de pareilles circonstances m’étais impossible. C’était toujours le cas. J’avais fui en lâche, mais je voudrais pouvoir continuer. Laisser enfin mourir Alice, j’en avais été incapable. Alors que mon plus grand souhaite était de mourir. C’était le sien également, je l’avais lu dans ses yeux. Tout son corps avait vibré vers la mort. Rejoindre leur fille, n’étais ce pas ce que nous désirions? Elle en avait le droit, elle le méritait. Moi j’étais celui qui devait rester damné jusqu’à la fin de mes jours. L’immortalité peu être très longue en de pareilles circonstances. J’avais choisi de subir la punition, c’était mon choix. Mais aujourd’hui, je savais que je venais de commettre une erreur. Je venais de rallonger le temps de la damnation de ma femme, ce n’était pas le plus beau cadeau que je pouvais lui faire. Mais mon cœur humain et mon impulsivité d’homme avait eu raison de mes principes. Je l’avais sauvé, elle lui faisant payer davantage pour mes propres fautes. Elle parlait, alors qu’elle se rendait faiblement vers la mort, elle parlait à notre fille. Mais je l’avais sauvé, elle n’irait pas encore la rejoindre.

Lorsque j’étais venu ici, à Desteria. C’était pour ne pas faire de mal. Mais je devais en faire. Parce que mes bas instincts m’empêchaient d’être totalement bon. Je pouvais soigner, mais je devais également blesser. C’était inévitable, si je ne le faisais pas, je finirais par tuer parce que le monstre aurait prit possession de moi entièrement. Non. J’avais toujours la possibilité de soigner des gens, Je le ferais. Vampire ou humain, cela m’importais peu. C’était le seul plaisir que je m’accordais encore. J’avais un pouvoir qui me permettait de sentir les maladies. Malheureusement, comme je ne tentais pas tellement de le faire évoluer il ne me servait qu’à cerner les petites choses inutiles. Je ne connaissais même pas mon autre pouvoir. Je ne savais pas encore à quel point il était détestable. À quel point je serais méprisable si je devais venir à me servir de cela.

J’étais resté dans la pièce. Même si l’envie de partir, de m’échapper de nouveau fut particulièrement tentante. Je n’avais plus le droit. Je devais affronter sa colère, son courroux. Mais je n’avais pas le droit de céder à l’amour, je n’avais pas le droit de quérir son pardon. Je ne voulais pas qu’elle me pardonne. Car si elle faisait une telle chose. Je serais heureux. Du moins, en partie, et je ne mérite pas un tel dessein. Ma fille est morte, ma femme est dans une situation encore plus cruelle que la mort elle-même. Je n’ai aucunement le droit de ressentir la moindre joie.

Je l’observe, que puis-je faire d’autre puisque je ne suis visiblement pas partit? Je suis resté, curieux, faible. Affaibli par cette femme que j’aimais plus que tout au monde. Tout me semblait fade, dénoué de sens et d’intérêt. Mais elle, elle est si belle, son doux visage ranime les plus vieux souvenirs en moi, mes plus belles années. Jamais je ne me lasserais de la regarder. Elle devient plus sereine, je sais que le moment de son réveil approche, que je devrais agir en animal, en l’être cruel que je suis devenu. En serais-je seulement capable? Avec elle, je le devrai pourtant. Mon regard était encré dans le sien, dissimulant avec beaucoup de peine tout ce que je pouvais ressentir. Si bien que mon visage se retrouvais impassible, mon regard également, à première vue. Mais pour une personne qui comme Alice me connaissait comme personne, même si en ce moment, le lien était brisé, Mon regard était infiniment triste. Comment pourrait-t-il être autrement? Je la fixe, je cherche à comprendre ce qu’elle peu ressentir à ma vue. De la colère, impossible à ignorer, surtout lorsqu’elle fait vibrer les objets dans la pièce. Mon regard ne cède pas, je n’ai pas le droit de montrer ma culpabilité. Ce ne serait pas juste, ce ne serait pas correct. Je me rends compte de l’erreur que je viens de commettre, ma femme aurait dû mourir cette nuit là, elle aurait dû mourir cette nuit. Je suis celui qui la tient en vie, je suis celui à qui elle doit cette éternité de souffrance.

Je ne m’attarde pas aux meubles qui s’animent, je me fiche du mal qu’elle pourrait me faire. Est-t-il possible d’avoir plus mal que ce que je m’inflige déjà? Oh oui… Oui c’est encore possible. Je n’ai jamais été confronté à elle, à son regard, à ses paroles. Pourtant, le calme revint rapidement, son regard s’adoucit. Non… C’est exactement ce que je ne veux pas. Déteste-moi, méprise-moi… Je n’ai pas le droit d’être heureux. Jamais. Je sens son corps, je te ressens tellement ma chérie, j’aimerais te tenir contre moi, me fondre en excuse… Mais ce n’est pas ainsi qu’est la réalité. Notre fille est morte, notre vie est détruite. Je te dois bien plus que des excuses. Mais je ne peux pas faire revivre Jenny ni te retirer ton immortalité. Pourquoi ne suis-je donc pas partit? Parce que je suis d’une lâcheté méprisante…Mon regard ne pouvait se détacher du sien, hypnotisé que j’étais, devant la seule et unique femme que j’ai aimé. J’étais resté impassible jusqu’à présent. Je ne tremblais pas, je n’avais pas détourné le regard une seule fois. Mais je n’étais pas aussi fort que je tentais de le montrer. Lorsqu’elle m’adressa la parole, sa voix si froide, si dénuée de sentiment manqua de me faire défaillir. Elle prononça mon nom. Il y avait tellement longtemps que je ne l’avais pas entendu de sa bouche. J’avalais difficilement, mon regard était devenu sombre, me tenir ainsi debout devant elle était devenu douloureux. Puis ce qu’elle ajouta, ce fut la pire chose… La pire cruauté que l’on avait pu m’infliger jusqu’à présent. Mon regard se planta finalement sur le sol, incapable de la fixer davantage. Elle me demandait si elle devait me remercier, puisque je l’avais assassiné deux fois… Mon regard se reposa toutefois sur elle lorsque je sentis son corps près du mien. Je voulu reculer, mais j’étais déjà appuyé contre la porte. Ses lèvres pratiquement celées au miennes, je fermais les yeux, incapable de supporter ce regard perçant, cette colère cruelle qu’elle ressentait envers moi. Accumulé avec la mienne, c’était un lourd poids que je devais porter. Très lourd…

Elle me félicita avec un horrible sarcasme. Pour l’avoir sauvé… Mais également pour l’avoir condamné une fois encore. Oui, c’était exactement ce que j’avais fait. N’étais-je pas un être horrible? Je restais silencieux un long moment, sans parler, sans me justifier. D’ailleurs, je ne comptais pas le faire. J’étais franc et elle avait raison. À quoi bon mentir et chercher à m’en sortir? Alors que je n’avais pas la moindre porte de sortie? La seule chose que je devais faire? Moi, rien du tout. Mais elle devait continuer à me détester, parce qu’ainsi, je subissais ma punition, comme je devais la vivre. J’étais au centre de ma damnation éternelle… Le retour d’Alice ne ferait que me faire payer davantage les choses que j’avais faites. Ce n’est pas moi qui allais m’en plaindre.

« Me remercier? Non … Jamais… » soufflais-je d’une voix basse.

Lentement, je glissais délicatement ma main dans ses cheveux, dissimulant tout ce que je pouvais ressentir actuellement. Mais pour cette femme qui me connaissait mieux que personne, c’était certainement fort inutile. Je ne pouvais cacher que j’étais détruit par sa présence ici. Non, ça, je n’en étais pas assez fort. Mais je pouvais me montrer exécrable, lui faire croire que je ne regrette pas. Alors que c’est totalement faux. Un mensonge éhonté. Je ne suis pas un menteur pourtant. C’est bien ce qui me rendra crédible à ses yeux.Je ne suis pas un menteur… Je la repoussais lentement. Prenant un air détaché je me rendis jusqu’au petit comptoir et je pris la petite blouse qu’elle portait. J’avais du la retirer pour me charger de sa blessure. Je la lui tendis et je dis, sans m’attarder davantage sur son corps.
Ce corps qui me faisait rêver… Que j’avais tant aimé… Qui me languissait de sentir de nouveau près de moi…
Je jouais les indifférents, l’homme qui n’était pas touché par tout le mal que j’avais pu causer. Ce qui était totalement faux. Terriblement faux. Mais je ne pouvais pas lui laisser la chance de me pardonner. Je ne pouvais pas le faire moi-même envers ma propre personne. Je n’accepterais pas qu’Alice le fasse elle-même.

« Tient… Couvre-toi. » dis-je un peu sèchement. Il était tellement difficile d’agir ainsi. Je sentais mes entrailles se serrer, mon cœur se détruire davantage si c’était possible. Je lui ferrais encore du mal. Mais c’était certainement mieux ainsi. Je croisais la bras, me postant devant elle, prenant tout mon courage et le peu de force qui me restait pour lui dire des mots horribles. Du moins, qui l’étaient pour moi…

« Je t’ai soigné. Part maintenant. »

Mon regard était encré dans celui de la femme que j’avais aimé. Que j’aimais toujours bien sûr. Mon amour n’avait pas disparu, bien au contraire. Mais je savais que c’était la seule chose à faire.
Je n’étais qu’un pauvre homme stupide…
Je ne me rendais pas compte à quel point je me frappais sans raison. Je n’étais pas coupable, sinon, d’un peu de bonté pour un vieil ami. J’avais été mordu également, pratiquement vidé de mon sang, jamais je n’ai pu l’empêcher de faire quoi que ce soit, ni détruire ainsi ma vie. Si bien sûr j’avais été au courant de ce que ma gentillesse allait m’apporter et causer aux êtres les plus chers à mes yeux…
Maintenant, je ne voulais pas qu’elle reste ici. Mais si elle était venue, ce n’était certainement pas un hasard. Il pouvait y avoir toutes sortes de raison. Mais la plus probable était qu’elle se cherchait, et qu’elle avait peut-être trouvé en Kane, le dirigeant de la ville quelque chose qu’il pourrait lui apporter, comme il le faisait pour bien des vampires ici. Mais à quel prix?
Ou bien elle était venue pour moi, pour me retrouver. Dans ce cas, ce n’était certainement pas pour me jeter des fleurs. J’avais un fardeau bien assez lourd à supporter sans qu’elle ne soit près de moi… Et je ne pouvais pas partir d’ici. Je n’avais plus le droit de fuir, et… j’avais promis de l’aide à bien des personnes, je ne pouvais pas abandonner Halley.
Mais être près d’Alice, c’était bien au dessus de ce que je pouvais supporter et m’infliger…

« Il n’y a rien pour toi ici… » terminais-je d’une même voix. Cassante et assurée. Elle devait partir, absolument. Pour elle.
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Alice Randall
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MessageSujet: Re: Incapable et impuissant   Incapable et impuissant EmptyJeu 19 Fév - 5:56

PART I

En dehors de cette infirmerie, devenue par la grâce cruelle de ces retrouvailles alcôve des plus secrètes, la vie semblait poursuivre sa lancinante ronde. Dans les tréfonds de cette cachette, les humains et certains vampires continuaient d'oeuvrer de concert. Alliance aussi étrange que désespérée que ces êtres s'évertuait à maintenir intacte pour ne pas renoncer à la seule chose qui leur restait encore à préserver. Et que leur restait il donc de si précieux à ces pauvres erres dont Destéria avait faits ses hôtes, ses prisonniers à tout jamais ? La Vie ? Pour certains ce mot ne signifiait plus grand chose à vrai dire... La vie... Ils en avaient tous eu une... Jadis... Avant... Avant que leur cruelle destinée, un facétieux Destin ou la pire de leurs inconsciences ne les aient menés à emprunter ce chemin qu'ils ne pourraient jamais plus rebrousser dorénavant. La Vie... Ils en avaient eu une avant d'atterrir sur ces terres maudites où leurs avenirs s'étaient vus scellés à tout jamais. Alors, de Vie, il n'était plus guère question. Quoi d'autre donc ? Peut être cette chose si ténue et fragile qu'ils la protégeaient de toutes leurs dernières et ultimes forces. Cette étincelle qui, bien que menaçant à chaque instant de s'éteindre, continuait de les guider dans cette existence de ténèbres qui était la leur. Si faible leur qui étincellait au fond de leurs regards perdus et comme hébétés. Tous, ils ne le savaient que trop bien, jouaient leurs derniers subsides de vie pour protéger cette unique chose capable de les empêcher, de les retenir de se faire passer de vie à trépas. L'Espoir. Voilà tout ce qu'il leur restait. Peut être pas même pour eux en fait... Peut être certains périraient ils pour, ainsi, permettre aux autres de voir cet Espoir renaitre et embraser, réduire en cendres cet impitoyable destin que les projets mégalomanes de Kane leur réservaient. L'Espoir fou de pouvoir un jour tous vivre, ensemble, dans un monde meilleur. Un monde où la haine et la peur n'auraient plus le droit de cité. L'Espoir de voir aussi, un jour peut être, renaitre cet Amour auquel plus personne ne semblait guère croire...


L'Amour... Ce mot qu'ils avaient, jadis, si bien incarnés... S'en souvenaient ils seulement, cet homme et cette femme, qui feignaient pourtant si bien de se mépriser, de se haïr même. Jonathan et Alice avaient ils à ce point changé et oublié ? Plus que la damnation, l'amnésie la plus totale les avaient ils froidement frappés qu'ils en étaient même venus à oublier tous ces serments et promesses que, des décennies auparavant, ils s'étaient murmurés, échangés, solenellement promis de tenir ? Dans la richesse et la pauvreté... Dans la santé et la maladie... Jusqu'à ce que la Mort les sépare... Ils se l'était juré. Ces mots, c'était le coeur empli de joie et du plus indicible des Bonheurs qu'elle les avait murmurés. Sa voix, teintée de la plus pure des émotions, s'était mise à trembler lorsque, ce jour là, Alice avait consenti à lier, et pour l'Eternité, sa vie à celle de celui que, quelques heures plus tard, et dans le froissement des draps du lit conjugal, elle appellait tendrement son époux. La jeune amante s'était, sans la moindre retenue ni appréhension, offerte à lui. Alice était devenue sienne tout comme Jonathan était devenu sien. Depuis ce jour là ils n'avaient plus jamais fait qu'un. Ainsi en avaient ils décidé. Ainsi se l'étaient ils juré. Ainsi en aurait il probablement été si... Si cette nuit n'était pas venue tout détruire, tout ravager ! Jonathan ! La jeune femme ferma les yeux se souvenant de ce moment qu'elle aurait pourtant tellement désiré pouvoir effacer à tout jamais de son subconscient ! Non ! Elle ne voulait pas se remémorer ! Non... Pitié... Mais les images affluaient en elle et Alice ne put les endiguer. Jonathan ! Elle se souvint d'avoir hurlé son prénom, de l'avoir psalmodié comme un Mage l'eut fait de l'une de ses incantations. Jonathan... Elle avait hurlé, crié, murmuré son prénom... Mais celui ci n'était jamais apparu. Jonathan... Elle avait pleuré son prénom lorsque le monstre s'était jetté sur elle après en avoir eut fini avec leur pauvre petite fille... Jonathan... Tel était le dernier mot qu'elle avait prononcé tandis que les crocs de cet homme avaient déchiré ses chairs, la menant aux abords de cette Mort qui lui fut pourtant refusée.

Alice avait supplié son Ange de venir les sauver mais Jonathan était resté, si cruellement, sourd à ses suppliques. Jonathan n'était pas intervenu, tuant sa fille et condamnant sa femme à la pire des éternelles tortures. Pourquoi ? Pourquoi mon Amour ? Alors que ses lèvres déversaient toutes autres choses, telle était pourtant la seule question que la vampire désespérait de jamais oser poser. Il était si proche d'elle maintenant. L'odeur de cette peau masculine... Cette essence de virilité contre laquelle il lui était on ne peut plus difficile de lutter pour en pas s'en laisser enivrer... Ce corps dont la douce et si sensuelle chaleur irradiait, l'enveloppant presque. Ces bras puissants qu'elle aurait presque autant aimé voir se resserrer autour d'elle en la plus passionnée des étreintes que de les voir la secouer pour mieux l'éloigner !

Aimes moi mon amour ! Parles ! Je t'en supplie ! Dis moi que tout cela n'est qu'un mauvais rêve et que je me trompe ! Dis moi que celui que j'aime n'est pas ce monstre que je m'efforce de haïr depuis si longtemps maintenant ! Aides moi Jonathan ! Aides moi à comprendre... Un mot, une phrase... Rien qu'une... Prononces là et je sais que je te pardonnerais ! Prononces là et je sais que mon amour pour toi, tel le plus flamboyant des phénix, renaitra de ses cendres encore bien trop incandescentes ! Ou... Tais toi et laisses notre malédiction m'engloutir à jamais... Choisis de te taire et, alors, fais de moi celle que je ne puis totalement devenir tant que l'espoir habite encore mon âme ! Aimes moi Jonathan... Ou achèves moi ! Achèves nous ! Et décides, comme tu l'as déjà fait jadis, de nous séparer... Mais, cette fois, rien ne nous rapprochera plus jamais. Je le sais, je le sens... Je n'en ai pas la force mon amour... Je voulais te tuer mais j'en suis bien incapable ! Je voudrais t'aimer mais je ne le puis pas plus ! Que dois je faire Jonathan ? Espérer ou renoncer ? Toi seul peux me donner la réponse à cette question ! Toi et toi seul... Mais déjà ta voix s'élève et assène le verdict final. Déjà la chaleur de ton corps se fait plus distante et s'étiole pour mieux s'éteindre... Déjà tu as choisi...

Et ce fut le dos tourné pour ne pas lui montrer ces perles cristallines qui embuaient son regard de jade que la jeune femme laissa son mari s'éloigner d'elle. Il avait parlé mais pas la moindre explication n'était sortie de ses lèvres. Il avait parlé mais ses mots n'étaient que murmures et profondes blessures. Il avait parlé et avait montré ce qu'il voulait. Alice aurait aimé pouvoir le retenir, l'empêcher de s'éloigner ! elle aurait aimé pouvoir... Pouvoir quoi en fait ? Lui pardonner ? Elle ne s'en sentait pas même seulement capable. Lui dire qu'elle l'aimait ? Cela était il seulement vrai ? La Alice qu'elle avait été avait aimé le Jonathan Randall qui, dans un amphi, avait su lui dérober -de la plus tendre des façons- son coeur. Ces deux là s'étaient aimés et s'aimeraient sans doutes à jamais, elle le savait. Mais... Mais que restait il de ces deux êtres là ? Alice n'était plus la même, doutait même de pouvoir jamais la redevenir un jour. Et, cet homme ui s'avançait vers elle... Ce parangon de froideur et de mépris qui lui tendait séchement ce vêtement qu'elle s'empressa d'enfiler... Cet homme semblant désormais débarassé de toute émotion... Cet homme n'était pas celui qu'elle avait aimé. Non... Certainement pas. Alice avait aimé un homme bon, généreux et empli de sentiments. Celui qui se tenait les bras croisés devant elle n'était qu'un gouffre sans fond et sans âme... sans coeur aussi probablement. Cet homme ne l'aimait pas et alice en vint même à douter que cela eut jamais été le cas ! Grimaçant pour en pas lui laisser percevoir à quel point il venait de réduire en cendres la dernière petite once d'humanité qui subsistait en elle, la vampire se mit elle aussi à mentir. Elle qui s'en serait crue incapable feignit de ne montrer que dédain et mépris pour cet homme qu'elle se savait pourtant encore aimer... Oui. Alice l'aimait. Peut être même plus encore qu'avant. Mais elle ne lui montrerait pas. Une fois de plus Jonathan avait fait son choix. Et, une fois de plus, Alice allait être celle qui devrait en supporter les conséquences... pour l'Eternité !

- " Je ne te permets pas de m'ordonner quoique ce soit ! Tu en as perdu le droit le soir où tu m'as condamnée ! Alors ne m'insultes pas en me disant de partir Jonathan ! Gardes donc pour toi ce dédain qui ne te sied guère ! Restes figé dans cette fierté de givre que je ne te connais point et laisses moi libre de faire ce que bon me semble de cette Eternité que tu m'as forcée à faire mienne ! En un mot comme en cent : sors de ma vie ! " dit elle en lui balançant durement à la figure cette bague de fiançailles qui ornait encore son annulaire.

Puis la jeune femme détourna froidement les talons et s'en alla vers cette porte qui la mènerait vers cette liberté dont elle ne voulait point malgré tout ce qu'elle pouvait bien prétendre. Ses doigts tremblèrent lorsqu'ils défirent le verrou et actionnèrent la poignée. Déjà les bruissements de vie vinrent à elle, la happant tel le pire des tourbillons. Un instant interdite, ses yeux rivés sur ce couloir où des silhouettes inconnues se ruaient vers un autre patient, Alice sembla hésiter. Un moment même, l'envie de laisser son regard gisser par dessus son épaule se fit sentir mais elle la réprima. Non ma belle... Ton mari a choisi et, toi, il ne te reste plus qu'à accepter. Une fois encore... Alice ne comprenait pas. Il était si dur ! Et pourtant... Pourtant cette douceur dans cette main qui était venue se perdre dans ses cheveux... Cette douce esquisse de caresse lorsque leurs lèvres s'étaient frôlées dans le murmures de leurs paroles... Elle aurait presque pu le jurer... Non ! Elle se secoua la tête refusant de se laisser affaiblir par ce qui ne pouvait -ne devait- être que simple chimère, simple utopie ! Jonathan ne l'aimait plus... Alice était véritablement, à présent, seule et damnée... Si seule...


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Alice Randall
Beyond Love & Anger
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MessageSujet: Re: Incapable et impuissant   Incapable et impuissant EmptyJeu 19 Fév - 6:10


PART II
Mais déjà ses prunelles se rivèrent sur la si petite silhouette qu'un homme amenait en courant. Les boucles blondes... Les traits du visage de cet homme ! Non ! Celui qu'elle avait voulu faire passer de vie à trépas se tenait devant elle, le corps en sang de son enfant dans ses bras. Il pleurait. Il bafouillait ne semblant pas même la reconnaitre. Il tentait d'expliquer son agression, sa peur panique. Son récit était confus et Alice douta que quiconque puisse seulement rien y comprendre. Sauf elle... Il ne lui fallut guère plus de quelques secondes pour comprendre l'horreur qui avait du suivre son départ de cette scène décidément des plus macabres. Si la première balle l'avait touchée, elle, la seconde avait -allez savoir comment- du venir frapper la petite fille. Celle ci ne bougeait ni ne gémissait même plus. Un sourcil légèrement relevé Alice grimaça. Mais bon sang ! Ils attendaient quoi ces bouffons qui les entouraient pour, enfin, réagir et sauver cette fillette ! La petite blêmissait d'instant en instant et alors que sa main venait, discrètement, se poser sur le poignet de l'enfant Alice sentit la froideur de la Mort gagner du terrain ! En elle montait comme une rage sourde ! Comme le pire des tourments aussi ! Puis ses yeux émeraudes fusillèrent ceux autour d'elle,ces espèces de pantins désarticulés qui semblaient pétrifiés, incapables de la moindre réaction ! Elle eut envie de les secouer, de leur hurler de se bouger , que sans soins cette gamine allait mourir ! Puis son regard revint se poser sur la fillette... Celle ci partait et, d'ici quelques minutes, elle ne reviendrait plus. Voilà pourquoi personne n'agissait. L'enfant était perdue et ils le savaient tous. Plaie pénétrante, trop de sang perdue, corps trop fragile... Elle allait mourir ! Jenny... Non ! Cette poupée aux boucles blondes ne mourrait pas ! Pas tant qu'Alice pourrait l'en empêcher du moins !

Alors, sans même songer à ce qu'elle faisait et poussée par son instinct maternel, Alice s'empara du corps de l'enfant et la ramena en courant vers cette infirmerie d'où elle sortait à peine. Passant devant Jonathan sans même lui accorder le moindre regard, elle allongea l'enfant sur le brancard et s'empressa de déchirer les tissus recouvrant encore la plaie. Apparement celle ci était franche et la balle ne semblait pas être à l'intérieur. Mais le sang séché sur les tissus laissaient aussi deviner que bien trop de temps s'était écoulé entre la première goutte de sang
versée et leur arrivée en ces lieux ! Non ! Ne meurs pas petite ! Je t'en supplie ! Accroches toi ! Si je n'ai pu sauver ma propre fille je ne laisserais pas la Mort te prendre toi aussi ! Alice laissait ses mains et ses doigts agiles opérer mais, déjà, son esprit savait que rien de ce qu'elle ferait ne pourrait suffire ! Rien... Trop tard !Il
était trop tard ! Non !Alice ne le permettrait pas !Pas encore !

Alors, laissant sa colère exploser, la vampire se décida à user de ce don qu'elle maudissait pourtant plus que tout au monde. Apposant ses mains diaphanes sur la plaie de l'enfant, la femme se concentra. Presque aussitôt un halo de lumière vint les nimber puis, l'instant d'après, à peine celui ci disparu, la plaie de l'enfant avait disparue. Déjà les couleurs commençaient à renaitre sur ses joues. Bientôt elle ne sentirait plus la moindre douleur et s'éveillerait le plus paisiblement du monde. Bientôt tout cela ne serait plus qu'un mauvais rêve pour cette petite fille... Alice savait que l'enfant ne garderait pas la moindre séquelle de sa mésaventure. Aucune... Caressant doucement le front de la fillette, la jeune femme se baissa et déposa le plus tendre des baisers sur el front de la petite puis, se relevant, elle se retourna et lança à Jonathan :


- " Nous sommes à présent quittes Jonathan je pense. Une vie contre une autre vie... La mienne et celle de cette petite fille... puis elle s'éloigna de la gamine et s'en retourna de nouveau vers l'entrée de l'infirmerie. Arrivée à la hauteur de son époux elle lui sourit et lui dit doucement dans un sourire radieux de sincèrité et dans un ultime baiserEt, finalement, je te dois peut être bien encore quelque chose... Merci Dr Randall. Même si cela ne doit plus jamais se reproduire... Ce soir je me suis souvenue de ce que cela faisait d'être humaine, d'être médecin... J'aurais même peut être pu me souvenir de ce que c'était d'aimer... puis son corps s'éloigna de nouveau et Alice s'enfuyait en laissant un vent invisible
venir porter à son époux ces derniers mots
Jenny et toi étiez mes raisons de vivre Jonathan... Sans vous je ne suis plus rien. Rien qu'une âme damnée que Kane asservira et mènera, je l'espère, vers cette Mort que je n'aurais dorénavant de cesse de courtiser ! Je veux mourir Joe... et si tu as jamais tenu ne serait ce qu'un peu à moi alors, la prochaine fois, ne me sauves pas je t'en prie... "

Puis la jeune femme sortit. a peine arrivée dans le couloir, le teint de nouveau blême et la main appuyée sur son ventre pour compresser cette plaie qu'elle sentait s'ouvrir en elle, la jeune femme grimaça de douleur. L'un des adjoints de son époux la voyant chanceler se rua vers elle pour la soutenir mais celle ci le repoussa durement. L'homme posa un regard hébété sur cette tâche rubiconde qui venait de souiller sa chemise puis il leva son regard vers cette femme qui le repoussait un tendre sourire aux lèvres. Il ne disait rien mais son regard parlait pour lui, semblant demander " Comment ? Pourquoi ? " à cette vampire
qui s'éloignait péniblement. Comment ? Tout cela était si simple en fait ! Alice n'avait fait qu'user de son don pour soigner cette gamine. Mais, en faisant cela, la jeune femme savait d'avance qui lui en faudrait payer le prix. Chaque blessure guérie c'est à elle même que la créature damnée se l'infligeait. Aussi létale que fut celle ci. En tant que vampire elle aurait pu espérer se remettre assez vite mais la blessure de l'enfant était grave et son propre corps était déjà bien affaibli par le manque de sang et par le choc subi récemment. Alice le savait. A moins de se nourrir très rapidement et de recevoir des soins appropriés elle ne s'en sortirait pas. Un sourire vint doucement étirer ses lèvres. N'était ce pas ce qu'elle voulait après tout ? Et puis... Mourir en sauvant une fillette ressemblant autant à sa Jenny... Cela en valait la peine, non ? Alice arpentait le couloir, tentant d'échapper à ses mains amicales qui se tendaient pour mieux la retenir, l'empêcher de se sauver. Derrière elle l'adjoint de son mari criait pour mieux appeler ce dernier. Alice sourit. Non, pas cette fois mon ange... Je ne te laisserai pas me sauver ! Et elle courut, ou du moins en avait elle l'impression, vers cette sortie qu'elle voyait se profiler devant elle. Celle ci lui semblait encore si loin... Tellement loin même...
Derrière elle des pas résonnèrent.
Quelqu'un courrait vers elle.
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